Pierre Lescure pourrait diriger la commission de concertation sur Hadopi

Par Doriane Lacroix Tsarantanis · lejournaldesarts.fr

Le 25 mai 2012 - 523 mots

PARIS [25.05.12] – Alors que le marché de la musique enregistrée a baissé de 5 % au premier trimestre 2012, le journal Le Monde a révélé que Pierre Lescure, ancien patron de Canal et actuel directeur du Théâtre Marigny, pourrait être nommé à la tête de la concertation sur l’avenir de la Hadopi.

Rappelant que « le Président de la République l’a dit à plusieurs reprises au cours de la campagne », Fleur Pellerin a précisé que la concertation « sera lancée avant l'été, prendra le temps qu'il faudra pour écouter ce que chacun aura à dire et prendra moins de six mois ». Ce délai semble « raisonnable » à David El sayegh, directeur général du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), qui d’après le journal La Croix, espère que la concertation ne restera pas au stade du « débat d'opinion stérile ». Dans ce contexte, Le Monde, qui tiendrait l’information de source gouvernementale, rapporte que Pierre Lescure devrait piloter la commission de concertation sur la Hadopi, « afin d'entendre tous les acteurs de la filière et les consommateurs ». David El Sayegh considère que cette nomination serait « positive, car c'est quelqu'un de compétent et d'indépendant ».

Au cours de la campagne présidentielle, François Hollande avait dénoncé à plusieurs reprises la politique précédente, qui aurait engendré « une coupure entre les créateurs et leur public ». Son programme pour la culture prévoyait l’abrogation de la loi Hadopi et son remplacement par « une grande loi signant l'acte II de l'exception culturelle française », loi conciliant « la défense des droits des créateurs » et « un accès aux œuvres par Internet facilité et sécurisé », ainsi que le développement concomitant des plates-formes légales de téléchargement.

D’après le Huffington Post la position de l’actuelle ministre de la culture resterait inchangée. Aurélie Filippetti, demandant l'abandon de toute répression contre le téléchargement illégal, a récemment déclaré : « On a un système qui n'a pas permis de dégager de l'argent pour financer les cinéastes. Le système de sanction tel qu'il a été mis en place et pensé s'est révélé à la fois inefficace et négatif du point de vue du message qu'on veut faire passer ».

Du côté du Syndicat national de l'édition phonographique, David El Sayegh insiste sur le fait qu’il « faut maintenir un dispositif de sanctions dissuasif et crédible ». Denis Ladegaillerie, président du Snep, explique quant à lui que l’idéal serait « d’axer l'action d'Hadopi sur la communication et la pédagogie avec une sanction qui s'arrête à l'amende ». Précisant s'exprimer « à titre personnel », il ajoute que « la suppression de la suspension de l'accès Internet est tout à fait envisageable et pourrait faire taire beaucoup de critiques à l'encontre d'Hadopi ».

Au cours du premier trimestre 2012, les ventes de CD et DVD de musique ont encore chuté, de 13% (83 millions d’euros), tandis que les revenus issus du numérique (téléchargement et streaming) ont augmenté de 24 % (33 millions d’euros). Mais cette hausse ne compense pas la baisse des ventes des supports physiques. Au total le marché de la musique enregistrée a baissé de 5 %.

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