Roumanie : la police saisit de précieux objets de fouille mis aux enchères

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 1 mars 2016 - 377 mots

BUCAREST (ROUMANIE) [29.02.16] - La police roumaine a saisi des pièces de monnaie et des statuettes vieilles de plus de 2.000 ans, qu'elle soupçonne avoir été volées sur des sites archéologiques et qui devaient être prochainement mises aux enchères, a-t-on appris lundi auprès du Parquet.

"Trois pièces de monnaie en or frappées sous le roi dace Koson, 1.050 pièces de monnaie antiques en argent, ainsi que 102 objets en métal et 12 vases et statuettes en céramique" ont été saisies la semaine dernière lors de perquisitions menées dans les locaux d'une maison des ventes et chez trois personnes se présentant comme des collectionneurs, a indiqué le Parquet d'Alba Iulia (centre).

"Une partie au moins de ces objets proviennent de trésors volés sur des sites archéologiques protégés", a déclaré à l'AFP le procureur Augustin Lazar, en charge de l'enquête. Selon lui, certaines pièces du trésor sont d'une telle rareté qu'il est difficile d'évaluer sa caleur totale.

A moins qu'elles fassent partie de collections connues qui remontent généralement au XIXe siècle, "ces pièces ne peuvent pas avoir été acquises de manière légale, ce que leurs propriétaires ne sauraient ignorer", a-t-il souligné. "Ce n'est pas une surprise pour nous que des délinquants mettent en vente de tels objets lors d'enchères", en essayant de les "blanchir", a ajouté M. Lazar.

Des nombreuses pièces précieuses, provenant pour la plupart de fouilles illégales, ont été récupérées ces derniers temps grâce à la "surveillance systématique des sites internet des maisons des ventes de Roumanie et de l'étranger", a indiqué à l'AFP une source policière.

Les biens saisis la semaine dernière seront examinés par des experts du Musée d'histoire de Roumanie qui décideront au cas par cas s'ils doivent être confisqués ou rendus à leurs propriétaires, a précisé M. Lazar, ajoutant qu'il était trop tôt pour dire si ou quand la mise aux enchères pourrait avoir lieu.

La maison Artmark, visée par les perquisitions, a indiqué avoir prévenu à l'avance la police et le ministère de la Culture de son intention de mettre en vente des objets susceptibles de faire partie du patrimoine national mais n'en avoir reçu aucune réponse.

"En offrant à la police notre entier soutien en vue d'une enquête correcte, nous espérons pouvoir reprendre rapidement notre activité légale", a précisé Artmark dans un communiqué.

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