Pierre Charpin, franco-italien

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 1 janvier 2004 - 382 mots

« En 1981, lorsque j’étais à l’école des Beaux-Arts de Bourges, c’était l’époque de la figuration libre. Tout le monde se mettait à peindre. Comme ce n’était pas mon truc, j’ai commencé à construire des objets, et à les déconstruire pour les comprendre. » C’est ainsi que commença la carrière de ce grand designer français. Aujourd’hui, il enseigne le design à l’école d’Art et de Design de Reims et certains de ses meubles ont fait l’objet d’une acquisition par le Centre George Pompidou et le Fonds national d’art contemporain. Pour lui, le fait de ne pas avoir de formation en design « serait même un avantage, car le designer doit avoir un regard distancié sur les choses pour pouvoir en proposer une nouvelle approche ». Son succès, il le doit notamment à des rencontres, celle de Perkal qui lui offre sa première exposition à Paris en 1990, celle de George Sowden qui l’invite à travailler dans son studio de Milan en 1993 ou encore celle de Sottsass qui lui propose de dessiner une collection de meubles pour Post Design en 1997. Depuis, il passe beaucoup de temps en Italie et travaille surtout avec les grands éditeurs italiens, comme Post Design, Zanotta, Montina, Venini ou Design Gallery Milano. Le rêve, pour un grand nombre de designers français. « C’est avec eux que j’ai le plus d’affinités, c’est là que se trouvent la plupart de mes références. » Aller vivre en Italie ? « J’aime être entre deux pays, un lieu où les choses se pensent et un autre où elles se réalisent.» Invité à plusieurs reprises par des centres de recherche sur les matériaux (le Cirva, Vallauris et récemment le Craft), Pierre Charpin travaille aussi bien le verre que la céramique, le plastique et le bois, sans prédilection. « Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le contexte de l’objet, sa façon de s’articuler dans un environnement et avec les autres objets. » Sobres et raffinés, colorés et chaleureux, ses objets, comme les derniers vases aux superbes couleurs édités par Venini font partie de ceux que l’on verrait bien chez soi, presque plus pour la beauté de l’objet que pour leur usage. « La beauté d’un objet réside dans la relation qu’elle permet d’établir avec celui qui l’utilise », aime à dire le designer.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°554 du 1 janvier 2004, avec le titre suivant : Pierre Charpin, franco-italien

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