Foire & Salon

Maastricht, Paris, Bruxelles

Salons d’antiquaires : trois foires sinon rien !

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 18 février 2015 - 803 mots

Tefaf, PAD, le printemps est riche en foires et salons d’antiquaires, que ne manqueront pas de parcourir les collectionneurs les plus fervents. Mais attention, il vaut mieux être armé de vitamines et d’une bonne paire de chaussures.

Le parcours débute avec l’ouverture de la plus grande foire au monde d’art et d’antiquités, la Tefaf de Maastricht (The European Fine Art Fair), aux Pays-Bas, du 13 au 22 mars. Pour sa 28e édition, jamais la foire n’aura accueilli autant de participants puisqu’elle en compte 280 (contre 274 en 2014) dont 38 exposants français. Organisée par section, contrairement aux autres salons qui préfèrent mélanger les styles et les époques, la foire est axée sur quatre disciplines majeures que sont les tableaux anciens, les antiquités, le design et la section d’art moderne. La peinture ancienne, spécialité historique du salon, accueille soixante marchands. Parmi les tableaux à ne pas manquer, Psyché par Jean-Baptiste Greuze chez Jean-François Heim (Bâle), Saint Augustin de Tiepolo à la galerie Derek Johns Ltd (Londres), Portrait de l’empereur Servius Sulpicius Galba de Rubens, visible chez Salomon Lilian (Amsterdam), Le Pêcheur et le petit poisson, de Jean-Baptiste Oudry chez Stair Sainty Gallery (Londres) ou bien encore Académie d’homme, de Théodore Géricault à voir chez Éric Coatalem (Paris). Du côté du design, François Laffanour (galerie Downtown, Paris) présente du mobilier de style Shaker, mi-XIXe siècle aux États-Unis, des meubles aux lignes simples d’une excellente qualité de fabrication. La galerie L’Arc en Seine (Paris) expose quant à elle un florilège d’œuvres de Jean-Michel Frank et des deux frères Giacometti. En art moderne, les œuvres sont nombreuses avec, entre autres, Peinture de Pierre Soulages chez Applicat-Prazan (Paris), Le Palais des rideaux de Magritte chez Jacques de la Béraudière (Genève), Couple de Picasso (galerie Hopkins, Paris) ou Fugit Amor, un bronze de Rodin exposé par la jeune galerie Gradiva (Paris), nouvelle recrue, entrée en septembre dernier dans le cercle très fermé des foires de haut vol lors de sa première participation à la Biennale des antiquaires de Paris. Mobilier ancien, objets d’art, sculptures, antiquités classiques et art tribal complètent ce panorama.

Le PAD aux Tuileries
Une fois la Tefaf parcourue – ce qui n’est pas une mince affaire, la manifestation occupant un espace de 30 000 m2 –, le visiteur peut se rendre au PAD à Paris qui se tient aux Tuileries du 26 au 29 mars. Beaucoup plus intime que Maastricht, le PAD est un salon plus spécialisé : des arts décoratifs du XXe et XXIe siècles et du design auxquels viennent s’ajouter l’art tribal, l’art moderne et encore les antiquités asiatiques, le tout en parfaite adéquation avec l’esprit décoratif de notre temps. Tableaux et mobilier anciens y sont absents. On trouve alors des meubles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, comme chez Oscar Graf, qui défend notamment le style Arts & Crafts, et Franck Laigneau, qui affectionne les écoles du Jugendstill ; des objets du XXe siècle tels que chez Jean-David Botella avec un Ménagère et plateau gourmette en argent, de Jean Després ; du design historique comme chez Aline Chastel avec une table basse Flaque, de Jean Royère (années 1950) ; du mobilier moderniste brésilien des années 1945-1970 exposé à la galerie James ; de la sculpture contemporaine visible à la galerie Dumonteil avec Monument pour un cheval de Jean-Marie Fiori ; du mobilier contemporain chez Jean-Jacques Dukto qui montre les premières réalisations de meubles de Benoît Lemercier ; du verre contemporain à contempler chez Clara Scremini ou alors des armures et casques japonais à la galerie Jean-Christophe Charbonnier.

Paris Beaux-Arts, le dernier né
La course aux salons d’antiquités s’achève avec la première édition du dernier né du Syndicat national des antiquaires (SNA), Paris Beaux-Arts, qui se déroule du 1er au 5 avril au Carrousel du Louvre. Ce nouveau salon, « pas un salon de plus, mais le salon qu’il manquait à Paris », selon Olivier Delvaille, président du comité d’organisation, a été créé dans le but de continuer à défendre la profession d’antiquaire et faire rayonner Paris. Cette manifestation pluridisciplinaire, croisant toutes les époques, contrairement au PAD, n’est pas non plus organisée en sections comme à Maastricht. Un comité d’organisation particulièrement jeune, des stands à prix attractifs et tirés au sort, voilà toute la nouveauté. En tout, quatre-vingts marchands, pour l’essentiel parisiens, se partageront les spécialités suivantes : archéologie, arts d’Asie, arts premiers, arts décoratifs du XXe, bijoux, orfèvrerie, livres anciens, mobilier et objets d’art anciens, tableaux, sculptures et dessins anciens, modernes et contemporains. Parmi les œuvres à chiner : une Étude de ciel d’Eugène Boudin (galerie de Bayser), un Paysage de Renoir (galerie Taménaga), une commode en marqueterie et bronzes dorés d’époque Louis XV estampillée Jacques Philippe Carel (galerie Delvaille), un canapé d’Armand Albert Rateau, vers 1920 (galerie Mathivet) ou L’Homme au nez cassé de Rodin (galerie Bailly).

Tefaf Maastricht, Maastricht Exhibition & Congress Centre (MECC) Forum 100, 6229 GV Maastricht, Netherlands (Pays-Bas), du 13 au 22 mars, www.tefaf.com

PAD, Pavillon des Arts et du Design, Tuileries, Esplanade des Feuillants, Entrée 234, rue de Rivoli, face à la rue de Castiglione, 75001 Paris, du 26 au 29 mars, www.pad-fairs.com

Paris-Beaux-Arts, Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, 75001 Paris, du 1er au 5 avril, www.parisbeauxarts.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Salons d’antiquaires : trois foires sinon rien !

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