Stéphane Couturier dissèque la chaîne de montage

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 189 mots

Le format italien qu’a retenu le photographe Stéphane Couturier pour sa dernière publication n’est évidemment pas étranger au contenu de cette dernière. Intitulée Melting Point, le photographe qui a su imposer depuis une quinzaine d’années ses images d’architectures urbaines livre là une nouvelle série d’un tout autre genre, consacrée à l’usine de montage des automobiles Toyota de Valenciennes.
De la verticalité du bâti au défilement horizontal des voitures en cours de fabrication, Couturier opère un changement qualitatif considérable. Ses nouvelles images procèdent en effet d’un travail de manipulation via l’ordinateur qui lui permet de jouer de la superposition de deux moments du déroulement de la chaîne.
Il en résulte une vue éclatée, voire brouillée, qui atteint un point de fusion – le « melting point » – inédit.
À feuilleter cet ouvrage, qu’accompagne avantageusement un texte d’André Rouillé, le lecteur prend toute la mesure de la part de l’hybride dans l’œuvre de Stéphane Couturier. Et on pense à ces planches anatomiques du passé qui visaient la mise à plat quasi écorchée du sujet traité.

Stéphane Couturier, Melting Point, éditions Trans Photographic Press/Ville Ouverte, 2006, 60 p., 20 ill., 32 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Stéphane Couturier dissèque la chaîne de montage

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque