Megève 1925-1950

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 264 mots

Une nouvelle découverte des éditions Norma à savourer au retour des pistes : les chalets construits par Henry Jacques Le Même, mélange de confort sportif des années 30 et de bon goût européen.

Le Même inventa de toute pièce un style régional : grand luxe « paysan », formes élégantes et matériaux locaux. Le hasard qui avait conduit ce jeune architecte parisien à se reposer à la montagne lui permet de rencontrer sa première commanditaire : Noémie de Rothschild qui vient de lancer Megève. Il passe de réalisations pour la princesse Angèle de Bourbon aux sanatoriums et autres collèges de montagnes, qui sont son autre grande passion. L’architecte mondain se met au service des enfants de France et devient officier de la Légion d’Honneur. Au sommet de son art, Le Même joue sur deux versants. Fasciné par la modernité de Le Corbusier et du groupe De Stijl, il regarde aussi vers l’architecture régionale et les toits en lauze. L’originalité de la synthèse qui en résulte est l’expression même d’une époque, celle où Michèle Morgan en pull jacquart venait contempler la neige du haut des marches du chalet La Cordée et où la société internationale dansait au Mauvais pas, le bar dont, en bon élève de Ruhlmann, il avait conçu aussi le décor. L’air de Megève est excellent. Le Même est mort à cent ans en 1997. Il avait construit, en 1979-1981, son dernier chalet, le Talisman, pour Marcel Dassault.

Sous la direction de Maurice Culot et Anne Lambrichs, Megève 1925-1950, photographies de Dominique Delaunay, éd. Institut français d’Architecture/Norma, 238 p., 350 F, ISBN 2-909283-45-3.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Megève 1925-1950

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