Manifeste intemporel des arts de la préhistoire

L’auteur de Sapiens face à sapiens et de Et l’évolution créa la femme rappelle notamment que l’homme met en place, dès le paléolithique, les outils et les techniques qui dominent l’histoire de l’art occidental jusqu’à l’invention de la photographie : le dessin, la peinture, la sculpture, le modelage, etc., et que celui-ci est, depuis ce temps, guidé par son imaginaire. Démontant un à un les stéréotypes admis par la société bourgeoise et misogyne du XIXe siècle – les arts de la préhistoire seraient seulement l’affaire des hommes, ils s’inscriraient dans une idéologie progressiste de l’art, etc. –, Pascal Picq apporte avec son talent habituel des clés d’analyse de la période préhistorique et nous invite à « comparer et ordonner, sans hiérarchiser ». Magnifiquement illustré par des reproductions en pleine page, ce « manifeste » fait la part belle aux chefs-d’œuvre de la période, mais fait aussi voisiner les créations de l’époque avec celles d’artistes modernes et contemporains. Le cercle de pierres de la grotte de Bruniquel (- 170 000 ans) rapproché du « cercle de pierres » de Richard Long (Snake Circle, 1991) souligne superbement cette permanence de l’art que l’auteur défend au long des pages. Intemporel !