Erotica d’Egon Schiele : du livre à l’œuvre

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 29 janvier 2008 - 388 mots

Après Jazz de Matisse en 2005, les éditions Anthèse réussissent un nouveau coup d’édition : la publication d’Erotica, coffret de vingt lithographies de Schiele. Avis aux amateurs et collectionneurs...

 Ce n’est pas un livre d’art, c’est une œuvre d’art. Limité à mille deux cents exemplaires, d’une valeur de 850 euros chacun, Erotica, l’ouvrage que vient de publier Anthèse, est hors normes. Présenté dans un grand coffret de 32 x 50 cm, recouvert d’un tissu orange, l’œuvre cache en son sein un trésor.

Vingt lithographies prêtes à encadrer
Après l’introduction rédigée par Jane Kallir, l’une des spécialistes du travail d’Egon Schiele, sont rassemblées vingt lithographies érotiques de l’artiste. Non reliées, reproduites sur du papier très épais, celles-ci sont destinées à être encadrées. Imprimées sur une presse lithographique Marinoni-Voirin de 1848, celle avec laquelle les plus grands artistes ont travaillé, ces vingt feuilles représentent un travail considérable, puisque chaque couleur a été dessinée à la main par le lithographe Mario Ferreri.
Au total, il aura fallu deux ans et demi pour réaliser l’ensemble de l’ouvrage, et deux mois, nuit et jour, pour imprimer les planches, à un rythme de trois cents feuilles par heure, au lieu de dix mille feuilles par heure avec une imprimante offset. « Il ne reste que très peu de machines de ce genre, car le procédé est long, coûteux, et il faut trois personnes pour la faire marcher. On imprime à plat, l’encre va directement sur la feuille sans passer par l’intermédiaire d’un caoutchouc, ce qui donne aux couleurs une force toute particulière », explique Nicolas Draeger, gérant et unique employé de la maison Anthèse.
Voilà maintenant quatre générations que la famille Draeger, qui a « de l’encre à la place du sang », travaille dans l’impression. En 2002, Nicolas prend la tête d’Anthèse, une maison d’édition spécialisée dans le livre d’art et créée par son père. Il se positionne alors dans le très haut de gamme, en quête de la perfection. En 2005, il publie un premier ouvrage d’exception, Jazz d’Henri Matisse, dont la qualité attire des collectionneurs du monde entier. « Parmi les acheteurs, il y a de nombreux bibliophiles ou des passionnés du travail de l’artiste. Mais il y a aussi beaucoup de galeries à l’étranger, qui exposent nos lithographies et les vendent une à une ». Il s’agit bien d’une œuvre d’art.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Erotica d’Egon Schiele : du livre à l’œuvre

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