Éloge de la disparition

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 17 janvier 2017 - 156 mots

PRIX PIERRE DAIX - Conservateur de musée, Maurice Fréchuret nourrissait depuis longtemps le projet de dédier un essai à l’effacement dans l’art.

Aujourd’hui à la retraite, l’historien de l’art a pu s’y consacrer pleinement. Effacer. Paradoxe d’un geste artistique part du geste historique de Rauschenberg d’effacer un dessin de Willem de Kooning, son aîné, pour faire œuvre – Erased De Kooning Drawing (1953) – et interroge les différentes typologies du geste d’effacement dans l’art contemporain après Duchamp : le mode ablatif, le recouvrement, le caviardage, l’enfouissement, etc. L’auteur passe en revue les artistes qui, dans une ou plusieurs œuvres, ont eu l’aspiration de « lutter contre l’hégémonie du voir », de « refuser l’impérative injonction de montrer » : les dessins éphémères de Muñoz, l’effacement par la pluie d’un texte de Broodthaers ou le recouvrement chez Buraglio dans les années 1960. Le résultat est un essai passionnant et bien senti, récompensé par le prix Pierre Daix.

Maurice Fréchuret, Effacer. Paradoxe d’un geste artistique

Les Presses du Réel, 370 p., 28 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Éloge de la disparition

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