Domenico Beccafumi

L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 236 mots

Aucun ouvrage en français n’avait été consacré à cet artiste passionnant du maniérisme italien. Aujourd’hui, Pascale Dubus rattrape ce manque avec un livre qui sait montrer et analyser les détails des tableaux mystérieux de Domenico Beccafumi.

Pour une fois, il faut commencer la lecture d’un livre par la fin et surtout par la page des remerciements. Pascale Dubus, chercheur associé au CNRS, rend un coup de chapeau à ses anciens professeurs de l’Université Paris I-Sorbonne ou des Hautes-Études comme Daniel Arasse, Maurice Brock et Louis Marin. C’est dans cette approche minutieuse tirant du côté des sciences humaines que se classe cette monographie où « l’approche chronologique a été abandonnée au profit de vecteurs thématiques induits par l’œuvre ». On se souvient avec émotion de la superbe exposition Beccafumi à Sienne en 1990, de ses tableaux aux couleurs parfois acidulées, à l’iconographie difficilement décryptable, aux personnages mystérieux. « Traitement irrévérencieux des sujets, détails saugrenus, anges sexués et figures érotiques parcourent l’œuvre peint », souligne l’auteur. C’est donc dans le chapitre baptisé « Bizarreries » qu’il faut chercher les surprises de l’ouvrage. On y trouve un Dieu le père aux doigts crochus, un paysage fantastique où une chauve-souris garde l’entrée d’une grotte, des putti soulevant leurs tuniques pour montrer leurs attributs. L’iconographie vient à bon escient étayer la démonstration. On se croirait en cours !

P. Dubus, Domenico Beccafumi, éd. Adam Biro, 205 p., 450 F, ISBN 287660-269-5.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Domenico Beccafumi

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