Bruegel par Francastel

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 262 mots

On ne peut, dans un livre, écrit Pierre Francastel, \"tenter que deux choses : aider le spectateur à suivre un parcours intégrant, dans une méditation lente, la multiplicité des signes associés dans les œuvres, et souligner les rapports qui s’établissent entre une poussière d’éléments détachés et de plus vastes ensembles où se rassemblent fictivement les figures, à travers des espaces intégrés dans des lieux imaginaires.\"

Telle est l’ambition et le projet de l’auteur dans cet essai posthume sur l’un des maîtres de la peinture flamande. On se souvient que, titulaire de la première chaire de sociologie de l’art à la Sorbonne, Pierre Francastel fonda ses principaux travaux sur cette même idée d’interaction de l’homme et de son milieu. Idée discutable, qui eut tout son intérêt quand l’historiographie se contentait d’attribuer les œuvres à tel ou tel auteur. Si cette dernière école a encore de nombreux serviteurs zélés, de l’eau a passé sous les ponts, et les principes de Francastel ont quelque peu perdu de leur actualité.

D’autant que, dans cette monographie, il polémique inlassablement avec de nombreux collègues, diminuant ainsi son propre intérêt et celui du lecteur pour Pieter Bruegel. Si ses intentions sont souvent louables, l’absence de structure claire dans l’ouvrage complique encore la lecture. Les digressions, qui font parfois le miel du lecteur, deviennent si nombreuses au fil des pages que seules les illustrations lui rappellent de quoi il s’agit. Et les thèses qui méritaient de plus longs développements disparaissent dans une entreprise trop idéologique.

Pierre Francastel, Bruegel, Éditions Hazan, 240 p., 316 F. jusqu’au 30 juin, 395 F ensuite.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Bruegel par Francastel

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