Un Maastricht new look

La foire entièrement réaménagée réunira 197 marchands

Le Journal des Arts

Le 2 mars 2001 - 744 mots

TEFAF Maastricht fait peau neuve pour sa 26e édition qui se tiendra du 10 au 18 mars. Entièrement relookée par le designer Tom Postma, elle offrira aux 66 000 visiteurs attendus un visage plus moderne et élégant. Une façon de mieux mettre en valeur les œuvres exposées par les 197 marchands et d’améliorer l’accueil et la signalétique.

MAASTRICHT - La petite ville des Pays-Bas se prépare fièrement à recevoir 197 marchands venus de 13 pays. On compte parmi eux 6 nouvelles recrues dont l’Acquavella Galleries (New York), renommée pour ses œuvres de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ; le marchand Richard Nagy (Londres), spécialiste d’Egon Schiele et de Gustav Klimt ; et la galerie Caylus (Madrid), axée sur la peinture espagnole de l’époque gothique jusqu’au XIXe siècle. Le paquebot, piloté par la European Fine Art Foundation, a choisi d’évoluer en douceur pour cette première édition du nouveau millénaire. D’évoluer en revisitant le design de la foire grâce à un décor aux tons gris-beige et une lumière indirecte donnant un sentiment de sérénité. Ce travail a été confié au designer hollandais Tom Postma qui a cherché également à faciliter le cheminement des visiteurs en accentuant les repères directionnels. Le plan au sol devrait ressembler à celui d’une ville où rues et boulevards se réunissent, quadrillant la surface des stands, comparables à des édifices métropolitains. Ces repères devraient permettre de mieux s’orienter dans cet immense espace. “Il est impossible de visiter l’ensemble de la foire en une demi-journée”, précise Adriano Ribolzi. Parmi les exposants de cette 26e édition, on compte notamment 43 Anglais, 40 Hollandais, 31 Allemands et 21 Français. Une bonne partie de ces derniers réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires à l’occasion de l’événement ; il en est ainsi des antiquaires Jean-François Heim, Bob Haboldt, ou encore Julian Agnew à Londres. Les retombées sont également considérables pour le spécialiste d’art océanien, Santo Micali (galerie Mermoz, Paris), qui insiste sur la qualité des relations nouées sur place, donnant lieu à des ventes postérieures à la foire. Les professionnels soulignent une accentuation du caractère international du salon qui a accueilli l’an passé davantage d’Américains et d’Européens du Sud (Italiens, Français, Espagnols).

Une verdure à feuilles d’acanthe stylisée
La section Tableaux, Dessins et Gravures demeure, avec ses 55 exposants dont de multiples spécialistes des écoles flamandes et hollandaises, un des points forts du salon. La galerie Axel Vervoordt présentera une huile du Brugeois Jacob Van Oost, élève d’Annibale Carrache, figurant une scène de genre (1640). De son côté, Jean-François Heim proposera Les Toits du Duomo de Milan (1840) de Luigi Premazzi, et la galerie P.& D. Colnaghi de Londres, Sacrifice païen au Temple de Jérusalem, une œuvre du XVIIe siècle de Giovanni Benedetto Castiglione, surnommé Grechetto.
On remarquera dans la très attractive section Antiquités et Objets d’art, réunissant plus de 46 % des stands, un meuble de rangement d’époque George II laqué et décoré sur les deux ventaux de paysages orientaux, chez le marchand Étienne Lévy ; une sculpture médiévale représentant une Vierge à l’Enfant de Tilman Riemenschneider, en bois de tilleul, du marchand munichois S. Mehringer et un vase “hydria” orné d’une scène de combat à cheval et à terre (VIe siècle avant J.-C.) provenant de la galerie Blondeel-Deroyan .

Cette dernière présentera également, dans le secteur consacré au Textile, de très belles tapisseries dont une verdure à feuilles d’acanthes stylisées, ayant appartenu au roi William Ier de Hollande, réalisée en Flandres et datée de la seconde moitié du XVIe siècle.

La section Art du XXe siècle gagne de l’importance avec deux nouvelles recrues, portant le bataillon à 32 marchands. À noter dans cet ensemble des œuvres de Ernst, Picasso, Signac, Giacometti, sélectionnées par la galerie Marlborough (Londres) ; une Composition X (1918) de Theo van Doesburg sur le stand de la galerie von Bartha (Bâle) ; un Portrait d’Andreas (1910) d’Alexej von Jawlensky chez Landau Fine Art (Montréal) ; Arc Jaune (1930) de Kandinsky à la galerie Gmurzynska (Cologne). Maastricht reste un événement unique par son positionnement, son foisonnement et sa richesse. Des caractéristiques dont a voulu s’inspirer David Lester qui projette de lancer à l’automne, près de New York, l’America’s Fine Art Fair qu’il conçoit comme un Maastricht d’outre-Atlantique.

- THE EUROPEAN FINE ART FAIR (TEFAF), du 10 au 18 mars, MECC (Centre des Congrès et des Expositions), Maastricht. Tlj 11h-20h sauf samedi et dimanche, 11h-19h.Tél.: 31736 145 165. Catalogue 450 p., prix : 100 florins (297 francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°122 du 2 mars 2001, avec le titre suivant : Un Maastricht new look

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