Souvenirs de l’Impératriste

Fort succès pour la dispersion des biens de la princesse Soraya

Le Journal des Arts

Le 14 juin 2002 - 586 mots

Mes Beaussant et Lefèvre ont procédé les 29, 30 et 31 mai à la dispersion de
la succession de la princesse Soraya Esfandiary Bakhtiary. Les souvenirs de la « princesse aux yeux tristes », deuxième épouse du shah d’Iran, ont
été salués par un très large public et ont remporté un succès sans appel.

PARIS - Il aura fallu cinq vacations, réparties sur trois jours, pour disperser l’intégralité des souvenirs personnels de Son Altesse Impériale la princesse Soraya, décédée en octobre dernier dans son appartement parisien de l’avenue Montaigne. Le destin tragique de la deuxième épouse du shah Mohammad Reza Pahlavi, répudiée après sept années de mariage faute d’avoir pu donner un héritier à l’Empire d’Iran et condamnée à l’exil, semblait toujours aussi émouvant aux yeux d’un public nombreux et international. Celle qui était née d’une mère allemande et d’un père iranien a su réunir pour quelques jours tous les publics à Drouot-Montaigne. Avec 100 % de lots vendus pour un total de 6,5 millions d’euros, la succession de l’“Impératriste” est deux fois supérieure aux plus hautes estimations avancées. Les pièces les plus recherchées étaient les souvenirs attachés à l’époque impériale : toutes celles marquées du sceau du défunt Empire ou qui avaient pu être offertes à l’impératrice d’alors ont littéralement pulvérisé leurs estimations. Ainsi, une bague en or et platine figurant un insecte dévoilant une petite photo du shah a été adjugée 19 000 euros pour une estimation de 800-1 200 euros, un petit porte-cigarettes en or, gravé à l’intérieur de la couronne impériale d’Iran, a été vendu 19 000 euros, soit plus de dix fois son estimation haute. Enfin, un porte-cigarettes en bois de racine et bois clair, au couvercle décoré du portrait de SAI Mohammad Reza, estimé de 500 à 800 euros, a atteint 32 000 euros. Les pièces les plus attendues de la succession étaient sans conteste les splendides parures de bijoux qui étaient proposées lors de la première soirée de vacation. Parmi les adjudications importantes se trouvent une bague en platine sertie d’un diamant taille émeraude de 22,37 carats signée Harry Winston (900 000 euros), une bague en or jaune sertie d’un diamant carré jaune dans un entourage de diamants de la maison Van Cleef and Arpels (245 000 euros), ainsi qu’un bracelet Bulgari en platine décoré de six fleurs pavées de rubis et de diamants (200 000 euros.) La deuxième journée de vente a achevé de disperser la collection de bijoux, les pièces d’orfèvrerie, et la garde-robe de la princesse. La cape de vison créée par Dior pour le mariage impérial a ainsi pu être rachetée par la maison de couture parisienne pour 3 800 euros. Enfin, c’est au cours de la dernière journée de vacation qu’ont été proposés les très attendus clichés de celle qui fut la princesse la plus photographiée au monde. Là encore, les images datant de l’époque impériale ont été plébiscitées, et plus particulièrement les photographies de mariage dont les estimations ont été multipliées par dix. Les tapis, pour la plupart spécialement tissés pour l’impératrice Soraya dans les années 1950, se rattachaient également à cette courte période si recherchée des enchérisseurs : un très fin Ispahan en velours de laine a été adjugé 55 000 euros pour une estimation de 3-3 500 euros, tandis qu’un Kirman de la même époque, également en laine Kürk, brûlait les enchères avec un prix record de 75 000 euros. Le dernier lot de la vente, la Rolls-Royce de la princesse, a été vendu 60 500 euros à un particulier français.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°151 du 14 juin 2002, avec le titre suivant : Souvenirs de l’Impératriste

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