Sélection des ventes de la quinzaine (07.01-20.01.2010)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2011 - 886 mots

LA MAISON ÉLECTRIQUE - VENTE DU 14 JANVIER, À DROUOT, PARIS - SVV CHAYETTE & CHEVAL
Jacques Le Breton, passionné par les instruments scientifiques depuis son plus jeune âge, a réuni en trente ans une collection insolite de plus de 350 appareils électroménagers, retraçant l’évolution technique du design domestique de 1900 à 1950. Cet ensemble dispersé à Drouot comprend quantité de sèche-cheveux, radiateurs électriques, grille-pain, fers à repasser, chauffe-bigoudis, percolateurs… à partir de 40 euros. « Tous les appareils ont été remis en état d’origine et contrôlés au niveau électrique », précise l’expert Anthony Turner. La pièce phare est un radiateur, pièce sans doute unique réalisée sur mesure probablement par Paz et Silva pour la fameuse maison close parisienne Le Chabanais, fondée en 1880. Estimé 3 000 euros, l’engin chauffant à quatre lampes porte le médaillon en bronze du Chabanais. Il est décoré, sur sa partie arrière, d’une vignette en couleurs représentant une scène érotique, tandis que la partie avant comporte quatre médaillons en bronze avec fermoirs permettant de faire apparaître des petites gravures cochonnes en couleurs, pouvant être dissimulées en fonction de l’effet à produire. On remarquera un radiateur à résistance des années 1920 (est. 1 300 euros), dans l’esprit de Dunand, en fer forgé et cuivre martelé ; un radiateur parabolique Calor, modèle unique vers 1925, construit pour le directeur général d’Hispano-Suiza, Mark Birkigt (est. 600 euros) ; un ventilateur de fabrication Calor, en forme d’hélice, réalisé pour la commémoration des journées d’aviation de l’aéro-club de l’Ouest à Angers en 1945 (est. 600 euros) ; ou encore un très décoratif shaker des années 1930-1940, à deux moteurs indépendants, monté sur une colonne en laiton nickelé, provenant du célèbre Café de Flore à Paris (est. 1 500 euros).
Expert : Anthony Turner
Estimation :
65 000 euros
Nombre de lots :
363

ART AMÉRINDIEN - VENTE DU 18 JANVIER, À NEW YORK - CHRISTIE’S
La rareté des objets amérindiens ne permet pas l’organisation de ventes publiques régulières dans cette spécialité. Voici donc une rare occasion d’acquérir des œuvres dans ce domaine. L’un des temps forts de cette vente new-yorkaise porte sur une poupée Kachina très ancienne (vers 1900) en bois polychrome, originaire du Rio Grande et provenant de l’ancienne collection Alan Kessler (est. 18 000 dollars, ou 13 600 euros). Des yeux fendus et un bec ornent sa tête coiffée d’une tableta peinte de motifs évoquant la pluie. À ses côtés figure une poupée Hu Kachina, « gardien » de culture Hopi, provenant aussi de l’ancienne collection Kessler (est. 18 000 dollars). À découvrir également une tunique indienne en peau peinte, issue de la région des Grands Lacs, attribuée aux Indiens illinois et datée vers 1740. Estimé 250 000 dollars (189 000 euros), ce vêtement indien est probablement l’exemplaire le plus ancien connu jamais passé aux enchères. Signalons deux superbes paniers des Indiens Yokuts, à décor polychrome de flèches dans des motifs géométriques ou de fleurs stylisées (est. 65 000 dollars les deux, ou 49 000 euros) ; ainsi qu’un hochet cérémoniel en bois sculpté d’un corbeau s’envolant, le bec ouvert, surmontant une tête de shaman (vers 1850), peint en rouge, noir et bleu, provenant de Colombie-Britannique, probablement de culture Tlinglit (est. 50 000 dollars, ou 38 000 euros). Cet objet a figuré dans l’exposition « Native Visions », au Seattle Art Museum en 1997.
Expert : John Molloy
Estimation :
1,5 million de dollars (1,1 million d’euros)
Nombre de lots :
147

HAUTE ÉPOQUE - VENTE DU 21 JANVIER À DROUOT, PARIS - SVV PIASA
La Haute Époque est à l’honneur chez Piasa avec une statuette d’apôtre (haut. 49,5 cm) jusqu’ici inédite aux enchères, ayant appartenu à un important retable démembré, identifié selon la tradition comme celui de l’abbaye cistercienne de Theuley en Haute-Saône, détruite après la Révolution. Estimée 40 000 euros minimum, cette sculpture en noyer, avec sa dorure et sa polychromie d’origine, est à rapprocher de plusieurs autres statuettes ayant fait partie de ce même ensemble et qui furent réalisées dans un atelier bourguignon dans les années 1420-1430. Plusieurs de ces sculptures sont conservées dans des collections publiques, notamment à Paris, au Musée du Louvre et au Musée national du Moyen-Âge. Quatre autres sont en main privée tandis qu’on a perdu la trace de trois apôtres. Celle proposée par Piasa a été acquise à la galerie Bresset à Paris en 1982, et conservée dans la même collection depuis. La vente recèle en outre un exceptionnel bassin de fontaine de forme demi-sphérique en pierre marbrière Nembro, travail italien du Nord de la fin du XIIe siècle (est. 25 000 euros). Son pourtour est sculpté en haut-relief de quatre têtes figurant le Christ, un masque grimaçant à cornes de bélier, un guerrier barbu au casque orné d’une croix ancrée et une femme guerrière coiffée d’un casque à calotte sphérique. Les bouches ouvertes de ces sculptures font office de déversoirs. Notons encore un rare psaltérion (instrument de musique sur table de la famille des cithares) italien du XVe-XVIe siècle, de forme trapézoïdale, à dix-sept cordes métalliques, en noyer à décor polychrome rouge, jaune et noir (est. 10 000 euros) ; et un rare petit diptyque allemand d’Augsbourg du premier tiers du XVIe siècle, en argent ciselé représentant La Crucifixion et La Lamentation (est. 2 000 euros).
Expert :
Laurence Fligny
Estimation : 500 000 euros
Nombre de lots : 250

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°338 du 7 janvier 2011, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (07.01-20.01.2010)

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