Photographie

PHOTOGRAPHIE

Raymond Cauchetier photographe de la Nouvelle Vague

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 30 septembre 2020 - 394 mots

La Galerie de l’Instant sort de l’oubli une série de photos noir et blanc qui témoignent d’une période mythique du cinéma français.

Paris. Raymond Cauchetier a 100 ans cette année. Cinq ans après sa première exposition à la Galerie de l’Instant, Julia Gragnon, sa fondatrice et directrice, présente une quarantaine de photographies inédites issues des tournages de films cultes de la Nouvelle Vague, tels À bout de souffle de Jean-Luc Godard (1960), La Baie des anges de Jacques Demy (1963) ou La peau douce de François Truffaut (1964).

Photographe de plateau de 1959 à 1968, Raymond Cauchetier bouscule alors les codes en vigueur. Il prend avec Jean Seberg, Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Anouk Aimé, Jeanne Moreau, Jean-Pierre Léaud ou Delphine Seyrig les mêmes libertés que Godard, Demy ou Truffaut dans leurs films. Il opère comme un reporter sur le terrain, fait même parfois rejouer des scènes, comme celle de Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo sur les Champs-Élysées dans À bout de souffle.

Comme le chef-opérateur Raoul Coutard, technicien emblématique de la Nouvelle Vague, Raymond Cauchetier est un ancien combattant de la guerre d’Indochine. À son retour, il abandonne sa carrière dans l’armée de l’air pour la photographie et le reportage. « Le photographe de plateau est alors un technicien aux fonctions mal définies. On lui demande surtout de faire une photo, place caméra, à la fin d’un plan et de disparaître illico. Car il dérange tout le monde et fait perdre de l’argent à la production, pour laquelle chaque minute doit être rentable », raconte-t-il sur son site (Raymond-Cauchetier.com).

Un regain d’intérêt

Les négatifs et planches contacts de Raymond Cauchetier ont longtemps sommeillé dans les archives. Aujourd’hui, cette matière documentaire suscite à nouveau l’intérêt. Il est surtout porté par le milieu de la mode et de la publicité. Du moins en France. Le succès du stand de la Galerie de l’Instant lors des dernières éditions du Photography Show à New York montre le décalage de la réception de ce genre de photographies qui ne trouve pas encore sa place ni à Paris Photo, ni dans aucune collection publique française. L’exposition que Sam Stourdzé avait programmée aux Rencontres d’Arles 2020 devait être la première organisée par une institution. L’annulation du festival voit donc la Galerie de l’Instant offrir un joli panel de tirages modernes non numérotés entre 500 et 1 700 euros selon la dimension.

 

 

Raymond Cauchetier,
jusqu’au 22 novembre, Galerie de l’Instant, 46, rue du Poitou, 75003 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°552 du 2 octobre 2020, avec le titre suivant : Raymond Cauchetier photographe de la Nouvelle Vague

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