Paris : la danse de Segui chez Marwan Hoss

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 1995 - 751 mots

La plupart des galeries seront ouvertes jusqu’au samedi 22 juillet, à l’exception de la galerie Karsten Greve (5, rue Debelleyme, 42 77 19 37), qui présente jusqu’au 31 août les photographies du sculpteur John Chamberlain.

Existe-t-il un seul sculpteur qui, à l’instar de Brancusi, n’ait jugé nécessaire de se confronter à la platitude du tirage photographique ? Loin de ces images bougées, on redécouvrira le très éclectique mais tout à fait net Auguste Herbin dans une rétrospective couvrant les années 1900 à 1960 à la galerie Denise René (196, boulevard Saint-Germain et 22, rue Charlot, 42 22 77 55 et  48 87 73 94), jusqu’au 29 juillet.

L’abstraction géométrique est naturellement le principal apport d’Herbin, qui aura contribué à installer durablement ce genre. Mais le sujet s’est-il aussi radicalement absenté dans les œuvres des artistes réunis sous la bannière définitive d’"Abs­traction faite" ? C’est sous ce titre que la galerie Gilbert Brownstone (15, rue Saint Gilles, 42 74 04 00), en collaboration avec la galerie Météo, présente Noël Dolla, Gottfried Honegger, Imi Knoebel, Olivier Mosset et Fred Tomaselli, parmi d’autres, jusqu’au 22 juillet. Attention, nous prévient-on, il s’agit moins de peinture abstraite que de rendre compte d’un esprit abstrait.

Marco Tirelli, que l’on verra à la galerie Di Méo (9, rue des Beaux-Arts, 43 54 10 98) jusqu’au 13 juillet, a toutes les chances d’être l’un et l’autre, à moins que sa peinture ne soit décidément trop sensuelle et émotive, et qu’elle appartienne alors à une autre catégorie. Tout à l’opposé, le pragmatique et très concret Ilya Kabakov, qui, outre son imposante installation au Centre Pompidou, est de nouveau présent à la galerie Thaddaeus Ropac (7, rue Debelleyme, 42 72 99 00) jusqu’au 13 juillet.

Il ne reste que quelques jours pour apprécier l’éclectisme souverain de Giacomo Balla à la galerie Artcurial (9, avenue Matignon, 42 99 16 16, jusqu’au 8 juillet, mais avec un peu de chance, l’exposition pourrait bien être prolongée). Peintures, gouaches et objets de la vie quotidienne donnent un aperçu de l’art de vivre selon Balla. Souvent abstraits, mais bien plus austères, les Russes Malevitch, Tchachnik et Souiétine n’en ont pas moins incarné un idéal vibrant et rigoureux.

La galerie Pierre Brulé (20, rue de Tournon, 43 25 18 73), présente jusqu’au 22 juillet quelques-uns de leurs dessins suprématistes. De toute évidence, l’histoire avec un grand H taraude Claudia Hart, qui, au verso d’un carton d’invitation que l’on espère ironique, se situe à la fin d’un arbre généalogique prestigieux. On n’y trouve ni Malevitch ni Balla mais Pollock, Guston ou Wegman. À voir pour comprendre, à la galerie Laage-Salomon (57, rue du Temple, 42 78 11 71) jusqu’au 22 juillet.

La prescription est sensiblement différente en ce qui concerne Nobuyoshi Araki puisque, depuis quelques mois, institutions et galeries présentent ses photographies sans discontinuer. A-t-il d’autres mérites que d’avoir essuyé les foudres zélées de la censure japonaise et d’être une vague copie de Nan Goldin ? L’exposition présentée à la galerie Chantal Crousel (40, rue Quincampoix, 42 77 38 87) jusqu’au 29 juillet apportera-t-elle la preuve du contraire ?

Changement de registre avec "Tu parles, j’écoute", une exposition collective présentée simultanément à la galerie Anne de Villepoix (11, rue des Tournelles, 42 78 32 24) et dans les locaux de la Société Jet Lag K (46, avenue Pierre Brossolette, Malakoff, 49 65 93 93) jusqu’au 23 juillet.

Cet ambitieux projet réunit vingt-huit artistes d’horizons différents qui devront trouver l’espace du dialogue qu’implique le titre, car sans dialogue, un tel rassemblement tourne vite à la cacophonie. Que dirait-on maintenant d’un peu de "peinture tango dans la farce du monde" selon les mots d’André Velter ? Antonio Segui se livre à cette danse sans états d’âme à la galerie Marwan Hoss (12, rue d’Alger, 42 96 37 96) jusqu’au 13 juillet.

Les derniers seront peut-être les premiers, question de perspective. On n’oubliera donc pas ceux qui viennent de loin : Huang Yong Ping à la galerie Froment Putman (33, rue Charlot, 42 76 03 50) jusqu’au 20 juillet, et Chen Zen, à la galerie Ghislaine Hussenot (5, bis, rue des Haudriettes, 48 87 60 81) jusqu’au 20 juillet, ou d’un peu moins loin : Paul Winstanley, à la galerie Nathalie Obadia (8, rue de Normandie, 42 74 67 68)  jusqu’au 28 juillet, Shellagh Keeley à la galerie Aline Vidal (70, rue Bonaparte, 43 26 08 68) jusqu’au 13 juillet, et enfin Gregory Crewdson à la galerie Samia Saouma (16, rue des Coutures Saint-Gervais, 42 78 40 44) jus­qu’au 22 juillet.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°16 du 1 juillet 1995, avec le titre suivant : Paris : la danse de Segui chez Marwan Hoss

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