Outsider Art Fair, un nouveau calendrier pour une ambition renouvelée

La petite foire dédiée à « l’art autodidacte, l’Art brut et l’art outsider » a gagné en notoriété, tout comme certains des artistes qu’elle a contribué à mettre en lumière – de ACM à Henry Darger, ou Bill Traylor. Elle revient à Paris après deux ans d’absence pour cause de pandémie. Jusqu’ici programmée pendant la semaine de l’art, en off de la Fiac, l’OAF se tient dorénavant en septembre. « Nous ne nous positionnons plus aujourd’hui comme une foire satellite ; ces nouvelles dates vont nous permettre de capter toute l’attention des connaisseurs d’art à Paris, en Europe et dans le reste du monde », affirme son propriétaire, le marchand Andrew Edlin. Cette dixième édition parisienne réunit une trentaine d’exposants provenant de treize pays différents. On y trouve des habitués, comme la Galerie J.-P. Ritsch-Fisch (Strasbourg), Polysémie (Marseille) ou la Galerie du marché (Lausanne). Mais aussi de nouveaux venus de Zurich (suns.works), de Nouvelle-Orléans (Gryder Gallery) ou encore de Dakar, comme Yataal Art, qui présentera un focus sur l’artiste sénégalais Pape Diop. The Gallery of Everything (Londres), émanation du Museum of Everything, fait également ses débuts sur la foire parisienne. Celle-ci accueille par ailleurs deux expositions qui illustrent son attractivité auprès du public et des artistes. Le très provocateur Maurizio Cattelan est ainsi le commissaire, avec Marta Papini, de « I Wish I Could Talk in Technicolor », qui invite à découvrir la vie et l’œuvre d’Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983), touche-à-tout dont la consécration posthume doit beaucoup aux photographies de sa femme en pin-up. La seconde exposition, « The Underground is Always Outside », a été conçue par la dessinatrice Aline Kominsky-Crumb et Dan Nadel, auteur et commissaire indépendant. Leur proposition vise à rendre hommage aux autrices de comics Phoebe Gloeckner, Diane Noomin, Willy Mendes et Sharon Rudahl, restées dans l’ombre des grandes figures du genre, telles que Robert Crumb, Bill Griffith et Art Spiegelman. On peut être en dehors des conventions artistiques et en prise avec l’air du temps.