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ART CONTEMPORAIN

Le trésor quotidien de Thomas Lévy-Lasne

Par Amélie Adamo · Le Journal des Arts

Le 24 avril 2024 - 359 mots

Paris. Peintre du réel, Thomas Lévy-Lasne l’est depuis ses débuts, représentant la réalité banale du monde qui l’entoure.

Ses paysages, figures et intérieurs donnent à sentir des petites choses de la vie de tous les jours, leur beauté comme leur violence. Cette calme observation s’est portée sur la place de la nature dans nos existences modernes, en 2019, à la suite d’un colloque sur la dérive climatique et l’anthropocène, à la villa Médicis : « Alors je comprends que ce banal que je peins est en train de fuir entre mes doigts », explique le peintre. « À force de ne pas voir le réel, les conséquences sont tragiques. »

L’attention aux petits riens

Face à ce constat d’impuissance, que peut la peinture ? Pas grand-chose. Si ce n’est fixer sur une toile la beauté fragile de cette nature menacée. Spectacles romantiques détonnant avec notre folie moderne : un magnifique coucher de soleil sur la mer que contemple une poubelle [voir ill.] ; une plage ultra-urbanisée balayée par la montée des eaux ; une plante qui pousse dans le goudron. Par le jeu des textures, fort de sa maîtrise d’un réalisme précis ou plus lâché, Thomas Lévy-Lasne redonne une présence à ces petits riens que l’on ne regarde plus. Comme la croupe des vaches ou une coccinelle. Avec humilité, sa peinture invite à porter plus d’attention à la rareté fragile de ce « trésor quotidien qu’est le monde des apparences ».

D’après Marie Magnier, directrice de la galerie, la réception du public est très enthousiaste : « Parce qu’elle porte des clés lisibles, l’œuvre est accessible assez rapidement. » Ainsi explique-t-elle, le travail de Thomas Lévy-Lasne « résonne dans l’imaginaire et dans la réalité des gens ; il parle au grand public ».

Les prix des œuvres s’échelonnent entre 2 000 euros pour les petites gouaches et 22 000 euros pour les plus grandes huiles sur toile. Une fourchette assez basse selon Marie Magnier : « Même si les choses évoluent, les institutions en France témoignent peu d’intérêt pour la peinture figurative française, lui préférant les artistes étrangers ou l’art contemporain. Trop peu soutenue par les achats en collections nationales et les grandes expositions muséales, elle reste plus faiblement cotée. »

Thomas Lévy-Lasne, l’impuissance,
jusqu’au 11 mai, Galerie les Filles du Calvaire, 21, rue Chapon, 75003 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°632 du 26 avril 2024, avec le titre suivant : Le trésor quotidien de Thomas Lévy-Lasne

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