Foire & Salon

BAD+ gagne ses galons pour une deuxième édition

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 7 septembre 2022 - 581 mots

BORDEAUX

Le salon d’art contemporain à Bordeaux a suffisamment tenu ses promesses pour justifier une nouvelle édition l’an prochain.

Bordeaux. Ce n’est pas tout à fait ce qui avait été annoncé, mais finalement le compte est bon. Reporté faute de participants de mai à juillet, offrant un parterre de quarante et une galeries au lieu des soixante-dix prévues, le salon d’art contemporain bordelais porté par Jean-Daniel Compain, un ancien de la Fiac a fermé ses portes le 10 juillet sur un bilan très honorable.

Coté visiteurs, « cela manquait de tonus », admet le galeriste parisien Stéphane Corréard venu avec son compère Hervé Loevenbruck : les organisateurs annoncent 5 000 entrées. Il est vrai que la chaleur étouffante ne donnait pas vraiment envie de venir dans un salon, surtout en période de vacances. Pour autant le lieu, le Hangar 14, un ancien bâtiment industriel au bord de la Garonne et proche du centre-ville s’est avéré agréable à l’usage.

Coté galeries, le visiteur disposait d’une offre de qualité – surtout au premier étage –, inhabituelle pour une première édition en province. De nombreuses galeries référencées, parisiennes et mêmes étrangères avaient fait le déplacement, avec des stratégies différentes. Certaines ont fait l’effort de trouver un lien avec la région, à l’instar des photographies de fonds de cuves de vin de Jean-Bernard Métais (Galerie La Forest Divonne, Paris et Bruxelles), des tapisseries d’aiguilles de pins des Landes de Gertrud Varailhon (Galerie Valérie Delaunay, Paris) ou un dessin d’un couple enlacé dans la mer, sous le regard d’un alligator du Portugais João Vilhena (Galerie Alberta Pane, Paris et Venise, voir ill.). D’autres sont restés fidèles à leur programmation habituelle telle la Galerie Sator (Romainville) qui mettait en vente une installation dénonçant les spoliations nazies, de l’artiste Raphaël Denis ou Loewe & Co (Paris) exposant un ensemble de Nouveaux Réalistes et un tableau sulfureux du Japonais Key Hiraga. Dans l’ensemble, les galeries sont venues avec des œuvres inédites, de bonne facture, dans une gamme de prix allant de 1 000 euros à 100 000 euros.

Mieux tirer parti des atouts de la région

Malgré une affluence limitée, il s’est trouvé suffisamment de collectionneurs locaux ou en vacances pour entretenir un flux de transactions, certes inéquitablement reparti. Stéphane Corréard se dit « ravi car on a gagné de l’argent, on a eu plus de temps pour discuter avec les visiteurs qui se décidaient très vite », mettant en exergue deux œuvres vendues du Britannique Roy Adzak (35 000 €). En revanche, Philippe Bouté de la galerie d’art contemporain africain Magnin-A (Paris) est plus circonspect : « Cela n’a pas été rentable. » Le marchand parisien d’art brut, Christian Berst, malgré la vente – entre autres – d’une sculpture de Franco Belluci (4 000 €) et une option sur un grand tableau de Lubos Plny (65 000 €) résume l’opinion générale : « Ce n’est pas extatique, mais je reviens très content. »

Et il compte bien revenir l’an prochain, comme la majorité de ses confrères qui estiment que la foire peut capitaliser sur ses premiers acquis pour mieux profiter du potentiel qu’offre la région : une région riche culturellement et économiquement, pleines d’opportunités avec les châteaux viticoles du Bordelais. Malgré la disparition récente de Jill Silverman, la directrice artistique, et les pertes de cette première édition, Jean-Daniel Compain peut se prévaloir du soutien de l’organisateur (la société Congrès et Expositions de Bordeaux) et d’une municipalité « très aidante ». Aux mêmes dates ? Sans doute pas, Jean-Daniel Compain penche plutôt pour les dates initiales, fin avril ou mai.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°594 du 9 septembre 2022, avec le titre suivant : BAD+ gagne ses galons pour une deuxième édition

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