Art contemporain

Art contemporain, qu’est-ce qui se vend aujourd’hui ?

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 26 septembre 2023 - 663 mots

Alors que la deuxième édition de Paris+ par Art Basel se tiendra du 19 au 22 octobre au Grand Palais éphémère, le marché de l’art contemporain fait bonne figure.

La France occupe le quatrième rang mondial pour les ventes d’art (depuis 20 ans, sa part de marché a augmenté de 4 à 7 %), avec un volume avoisinant les cinq milliards de dollars, selon le rapport annuel de référence (The Art Market 2023 – A Report by Art Basel & UBS). Dans un contexte de ralentissement général, la place de Paris se porte bien, puisque environ la moitié des transactions d’art en Europe se font désormais dans l’Hexagone. Preuve de cette attractivité, plusieurs galeries internationales d’art contemporain de premier plan se sont implantées ces cinq dernières années dans la capitale, telles que David Zwirner, Massimo De Carlo, Galleria Continua, etc., tandis que le mastodonte suisse Hauser & Wirth (une quinzaine d’adresses dans le monde) ouvre son premier espace parisien à la rentrée, dans un hôtel particulier entièrement rénové du Triangle d’or. Après la crise sanitaire, le secteur de l’art contemporain s’est bien rétabli : la production des artistes nés après 1945, ainsi que les œuvres de ces 20 dernières années ont vu leurs ventes multipliées par deux, sous l’effet notamment de quelques records, comme ce Basquiat (Untitled, 1982), vendu 85 millions de dollars par la maison d’enchères Phillips en 2022. On a également constaté une flambée des prix autour d’une poignée d’artistes ultracontemporains nés dans les années 1980, comme Matthew Wong (1984-2019), Avery Singer (1987) ou Christina Quarles (1985), voire de natifs des années 1990, tels qu’Anna Weyant (1995) et Lucy Bull (1990), dont des œuvres ont été adjugées pour plus d’un million de dollars en 2022. En termes de volume, le segment des œuvres au-delà de 10 millions de dollars ne cesse de progresser. Mais tandis que les milliardaires s’offrent des chefs-d’œuvre signés Cy Twombly ou David Hockney, qu’en est-il des amateurs d’art lambda ? Sans surprise, dans les galeries, les médiums traditionnels (peinture, sculpture et dessin) dominent toujours avec plus de 80 % des ventes en 2022. Une nouvelle génération de peintres apparue ces cinq dernières années et célébrée par des expositions en institutions profite notamment de cet engouement. Si la peinture domine massivement le marché, « on parle également beaucoup du retour du geste artisanal », observe par ailleurs Clément Delépine, directeur de Paris+ par Art Basel. Celui-ci note également, au vu des propositions des galeries émergentes qui participent à la prochaine édition de la foire, un regain du secteur de l’image en mouvement, « soit le médium vidéo sous toutes ses formes, y compris la réalité virtuelle, les moteurs de jeux vidéo ou les logiciels d’intelligence artificielle ». Ce segment du marché affiche une légère croissance mais reste marginal et les collectionneurs demeurent prudents face à ces nouvelles technologies dont les artistes s’emparent avec enthousiasme.

10 000 €

Josèfa Ntjam  - La jeune galerie londonienne Nicoletti Contemporary consacrait l’an dernier son stand sur Paris+ à l’artiste Josèfa Ntjam, dont la sculpture en céramique Dream’s Whisperer a été acquise par la Collection du Centre national des arts plastiques (Cnap), au prix de 10 000 euros.


600 000 € 

Alex Katz -  Le dandy nonagénaire Alex Katz, célébré l’automne dernier par une rétrospective au Guggenheim, à New York, est très prisé des collectionneurs. Deux de ses tableaux récents ont ainsi trouvé preneurs sur le stand de Thaddaeus Ropac pour plus de 600 000 euros chacun.


300 000 € 

Kehinde Wiley  - Alors que trois pièces de l’artiste étaient exposées au Musée d’Orsay, seule la Galerie Templon présentait des œuvres de Kehinde Wiley sur son stand. Avec le succès qu’on imagine, notamment pour ce bronze vendu près de 300 000 euros.


50 000 € 

Bertille Bak  - La Galerie Xippas avait mis en avant l’installation vidéo Mineur mineur (2022) de Bertille Bak, une artiste reconnue exposée au Louvre-Lens en mai dernier et nominée au Prix Marcel Duchamp 2023. Chacune des sept éditions de l’œuvre s’est vendue au prix de 50 000 euros.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°768 du 1 octobre 2023, avec le titre suivant : Art contemporain, qu’est-ce qui se vend aujourd’hui ?

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