Les Journées du 1 % artistique en manque de notoriété

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 14 septembre 2015 - 709 mots

PARIS [14.09.15] – En marge des Journées européennes du patrimoine, la seconde édition des Journées du 1 % artistique ont lieu toute la semaine dans des centaines d’établissements pour faire découvrir au public les œuvres contemporaines issues de la commande publique. Elles souffrent d’un manque de visibilité.

Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2015 a lieu du 14 au 20 septembre les Journées du 1 % artistique de l’école à l’enseignement supérieur. Cet événement est issu d’un partenariat entre le ministère de la Culture et de la Communication et les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, en association avec le Réseau Canopé (ex CNDP), l’association Art Université Culture et en lien avec les collectivités territoriales.

Les Journées du 1 % artistique de l’école à l’enseignement supérieur ont pour objectif de valoriser et faire découvrir l'ensemble des œuvres d'art installées dans les écoles et les établissements scolaires, agricoles et de l'enseignement supérieur, au titre de ce que l'on a coutume d'appeler le « 1 % artistique ». Le thème des Journées européennes du patrimoine retenu en 2015, « Le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir » donne toute sa place à cette rencontre entre création contemporaine et patrimoine, entre mémoire et projet.

Dans les années 1930 nait une initiative qui deviendra en 1951 une loi : consacrer 1 % du budget de construction d’un bâtiment à une commande artistique. Les écoles accueillent les premières ces œuvres d’art, et plus tard, notamment à partir des années 1950, ces commandes s’étendent à tous les bâtiments publics. Au Cateau-Cambrésis est créée en 1954 une des premières œuvres issues de la commande publique, un vitrail d’Henri Matisse baptisé « Les abeilles », installée dans l’école qui porte désormais son nom. Plus de 12 600 œuvres sont aujourd’hui issues de ce dispositif de soutien à la création.

Les établissements, sur la base du volontariat, ouvrent ainsi leurs portes avec l'objectif de faire connaître le 1% artistique, de susciter la curiosité et l'envie de se réapproprier un patrimoine commun en devenir, en y associant les élèves et leurs enseignants. Lors de l’édition 2014, plus de 120 établissements scolaires et universitaires ont participé à l’opération, mais aucun chiffre n’a été communiqué pour l’édition 2015. La plupart des établissements ont mis en place un projet pédagogique autour de cette manifestation, avec notamment des restitutions de l’œuvre par les élèves sous diverses formes (petites sculptures, photographies, textes, poésies, etc.), ainsi que des visites à destination de tous les publics, parfois conduites par les élèves, parfois par les artistes eux-mêmes. C’est le cas au Collège de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique), où l’artiste Didier Trenet sera présent samedi 19 septembre de 16h à 17h30 pour dialoguer autour de son œuvre, installée cette année.

Pour cette deuxième édition, afin de lui donner encore plus d’ampleur, les Universités, l'Enseignement supérieur ainsi que le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, qui a la tutelle de plus de 700 établissements, ont été associés à cette manifestation. De plus, celle-ci se déroule désormais pendant toute la semaine précédant les Journées européennes du patrimoine, au lieu d’un seul week-end pour l’édition 2014.

Malgré ces quelques améliorations apportées à cette seconde édition, les Journées du 1 % artistique souffrent d’un manque de visibilité, qui provient en partie du fait qu’elles sont totalement occultées par les plus connues Journées européennes du patrimoine, et pour une autre part du fait que le titre n’évoque certainement pas grand-chose au grand public. Par ailleurs, il est extrêmement difficile d’accéder à la programmation détaillée de ces Journées sur le site du ministère de la Culture.

De plus, la prépondérance des Journées du patrimoine est sensible pour certaines collectivités territoriales. Il en va ainsi de la capitale, l’événement étant très peu suivi par les établissements parisiens, en tout cas de ce que l’on a pu voir d’après la programmation du ministère. Seule l’Université Pierre et Marie Curie propose samedi et dimanche des visites commentées des œuvres d'art du 1% artistique réparties à travers le Campus Jussieu, réalisées par le personnel des bibliothèques de l'UPMC et à 15h par Anne Sabatay, fille de l’artiste émailleur Dan Sabatay ayant coréalisé les fresques de la cour d'honneur avec Gischia.

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Visuel du Communiqué de Presse pour les Journées 1 % artistique © Photo www.culturecommunication.gouv.fr 

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