Les deux marchés de l’art en France

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 17 avril 2012 - 407 mots

PARIS [17.04.12] - Voilà un rapport qui devrait alimenter le débat en France sur la concurrence dissymétrique pour les uns, la saine émulation pour les autres, entre antiquaires/galeries et maisons de ventes. Commandé par Sotheby’s France à Clare McAndrew, c’est une déclinaison du rapport établi pour la TEFAF par la directrice d’Arts Economics.PAR JEAN-CHRISTOPHE CASTELAIN

Le rapport confirme la bonne tenue du marché de l’art en France en 2011 ( 6,4 % à 2,7 milliards d’euros contre 7 % pour le marché mondial) et rappelle que la part de marché de la France en Europe est stable depuis 10 ans autour de 18 %, ce dont se félicite Guillaume Cerutti, le patron de Sotheby’s France : « Contrairement à une idée reçue, le marché français a plutôt bien résisté au cours de la dernière décennie ».

Il confirme aussi la disparité entre les deux principaux réseaux de vente. Alors que leur contribution est sensiblement équivalente (53 % pour les antiquaires/galeries et 47 % pour les maisons de ventes), leur volume de transaction est dans un rapport de 1 (pour les SVV) à 40 (pour les antiquaires/galeries). De sorte que lorsque le prix moyen de vente est de 11 623 € pour les SVV, il tombe à 372 € pour les antiquaires/galeries. Le rapport indique par ailleurs une stabilité du chiffre d’affaires en 2011 des marchands et sous-entend donc que celui des auctioneers a augmenté de plus de 6,4 %.

La France reste bien le plus grand réservoir d’œuvres d’art du monde, avec près de 4 millions d’objets vendus en 2011 selon Clare McAndrew, en hausse de 33 % par rapport à l’an dernier. Mais un réservoir qui a tendance à se vider puisque la France exporte plus d’œuvres d’art (1,15 milliards d’euros) qu’elle n’en importe (495 millions d’euros). Le rapport n’indique pas la nature des biens concernés, mais compte tenu du faible chiffre d’affaires des artistes contemporains français à l’export comparativement aux artistes britanniques, allemands ou chinois, on ne peut que supposer qu’il s’agit essentiellement d’objets anciens, donc en quantité limitée. Pour une fois, c’est une balance commerciale que l’on préfèrerait dans le rouge.

Tous ces chiffres ne sont évidemment pas à prendre à l’euro près compte tenu de la méthodologie de l’enquête mais ils fournissent de précieuses indications sur le marché de l’art qui manque encore de transparence. Et s’il fallait retenir un seul chiffre, ce serait le pourcentage d’antiquaires/galeries optimistes pour 2012 : 80 %.

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Eugène Delacroix - La Liberté guidant le peuple (1830) - © Photo : - Source Wikipédia

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