Le musée de Cherbourg fait le mur

Par Suzanne Lemardelé · lejournaldesarts.fr

Le 3 février 2012 - 359 mots

CHERBOURG-OCTEVILLE [03.02.12] – Pour compenser la fermeture prochaine de ses salles pour travaux, le Musée Thomas-Henry met en place un projet d’exposition hors les murs d’un genre inédit en France. Pendant quatre mois, les Cherbourgeois pourront découvrir au détour des rues des reproductions des chefs-d’œuvre conservés au musée.PAR SUZANNE LEMARDELÉ

L’idée a traversé la Manche. En 2007, la National Gallery accrochait des copies de ses trésors dans les rues de Londres. Cinq ans plus tard, le Musée Thomas-Henry à Cherbourg est le premier établissement français à reprendre le concept. Entre le 23 juin et le 28 octobre 2012, les rues cherbourgeoises seront embellies par une trentaine de reproductions des chefs-d’œuvre du musée. Les tableaux seront reproduits à taille réelle, d’après des clichés numériques haute résolution et imprimés sur une bâche marouflée sur une plaque rigide. Des cadres en résine complèteront ces tableaux tout-terrain, transformant les murs de la ville en cimaises improvisées.

À l’origine du projet, il y a d’abord la volonté de compenser la fermeture provisoire prochaine du musée. À partir de mars 2012, des travaux de modernisation et d’agrandissement empêcheront en effet l’accès aux collections pendant trois ans. « Plusieurs projets d’expositions hors les murs sont prévus dans différents musées français mais nous avions envie de conserver une exposition ici, à Cherbourg », explique Louise Le Gall, la directrice de l’établissement. Faire descendre l’art dans la rue est également un bon moyen d’attirer dans les futures salles les visiteurs qui n’en sont pas encore. « Beaucoup de gens ne soupçonnent pas la richesse des collections de notre musée et n’y viennent jamais. Cette fois, c’est le musée qui vient à eux ! », ajoute-t-elle.

Comme dans toute exposition, cartels et autres supports de médiation accompagneront les visiteurs de ce musée à ciel ouvert. Et si exposer en plein air présente certaines contraintes, la conservatrice y voit également un bon moyen de donner aux œuvres une résonance nouvelle. Le format de La Conversion de saint Augustin de Fra Angelico oblige à le présenter dans l’écrin d’une cour intérieure. Quant au dos musclé du Patrocle de David, il devrait prendre une dimension toute nouvelle lorsqu’il agrémentera les abords d’un institut de beauté masculin.

Légende photo

Salle Guillaume Fouace au Musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville - © photo HaguardDuNord - 2008 - Licence CC BY 3.0 

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