Le directeur du Louvre Lens part en Ecosse

Sa nomination il y a 5 ans à la tête du Louvre Lens avait été une surprise. Ce jeune conservateur, il avait alors 38 ans, était quasi inconnu du grand public et ne venait pas du Louvre. Ancien élève de l’Ecole des Chartes, puis de l’Institut national du patrimoine, il avait pendant 10 ans été conservateur au Musée national du Moyen Age à Paris.

Très encadré d’un côté par Henri Loyrette puis Jean-Luc Martinez, les deux présidents-directeurs du Louvre et de l’autre par Daniel Percheron, l’ex-président de la Région Nord-Pas-de-Calais, principal financeur de l’établissement, sa marge de manœuvre était limitée. La nomination de la fille de Daniel Percheron dans l’équipe de direction en 2015 avait même renforcé un sentiment de mise sous tutelle. Xavier Dectot est donc resté très discret sur la scène médiatique, préférant s’intégrer dans le tissu local, il s’est installé à Lens avec femme et enfants et s'est consacré à organiser quelques expositions telles que « Voir le sacré » en 2013 et « D’or et d’ivoire. Paris, Pise, Florence, Sienne. 1250-1320 » en 2015.

« J’avais envie de partir et c’est une proposition que l’on ne refuse pas » a-t-il expliqué au Journal des Arts. Il va prendre la direction du département d’Art et Design du National Museum of Scotland à Edimbourg en Ecosse, qui comprend également un muséum d’histoire naturel.

Il quittera Lens le 31 mars prochain, le temps de laisser au Louvre la possibilité de trouver son remplaçant. Un remplaçant qui sera, il y a fort à parier, un conservateur français. Car dans un mouvement très asymétrique, autant les conservateurs français s’exportent (Sylvie Patry d’Orsay part à la Fondation Barnes, Quentin Bajac, conservateur au Centre Pompidou et au MoMA) autant le « système » en France bloque toute intégration d’un conservateur étranger en France.