La localisation du port antique d’Ostie enfin déterminée

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 12 décembre 2012 - 570 mots

OSTIE [12.12.12] – Une équipe franco-italienne d’archéologues vient de découvrir l’emplacement du port d’Ostie situé à l’embouchure du Tibre à une trentaine de kilomètres de Rome. Si les grands monuments antiques de la cité avaient déjà été mis à jour, le premier port de la Rome Antique en revanche, restait non localisé.

Le puzzle d’Ostia Antica est désormais intégralement reconstitué : une équipe d’archéologues de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (CNRS – Université de Lyon), associée à des chercheurs italiens, ont enfin localisé le plus ancien port de la Rome Antique, le port d’Ostie, un bassin portuaire pour marchandises, situé à une trentaine de kilomètres de Rome.

Car si les monuments antiques de la cité d’Ostie fondée vers 340 avant notre ère par Ancus Marcius, le quatrième roi de Rome, ont progressivement été mis à jour, le port fluvial daté de l’époque républicaine et impériale - visant à faciliter le commerce et permettre aux navires marchands de remonter le Tibre jusqu’à Rome sans encombre, pour notamment lui assurer son ravitaillement en blé et en sel – restait pour sa part inconnu, et ce, en dépit des tentatives multiples de localisation entreprises depuis la Renaissance.

Au XIXe siècle, les archéologues avaient des indices d’une localisation approximative au nord-ouest de la cité d’Ostie à proximité du Palais Impérial, localisation confirmée deux siècles plus tard grâce à l’usage d’instruments magnétiques. Mais, la nappe phréatique bloquant toutes tentatives de descendre au-delà de deux mètres de profondeur, les fouilles n’ont jamais pu aboutir. Du moins jusqu’à ce jour.

Jusqu’à ce qu’une équipe franco-italienne ait recours à une nouvelle technologie dite de « carottage », laquelle « grâce à ces carottes sédimentaires de 12m de longueur », tel qu’expliqué par le chef des opérations Philippe Goiran, leur a permis de s’affranchir de cette même nappe, et de reconstituer ainsi l’histoire en trois étapes. Soit : « que la mer était présente à cet endroit avant la fondation de la ville d’Ostie, au début du Ier millénaire av J.C., et qu’entre –IV av.J.C. et –II av.J.C. , le port atteignait la profondeur de 6 mètres ».

La strate la plus récente - indiquant une succession d’épisodes de crues majeures du Tibre, venant à colmater définitivement le bassin portuaire d’Ostie - témoigne quant à elle, de son abandon à l’époque impériale, pour se voir remplacé quelques vingtaines d’années plus tard, par le port de Portus, construit à trois kilomètres de l’embouchure du Tibre, relié directement au fleuve par un canal.

La nécessité de construire un nouveau port, était en effet devenue un impératif pour César, mais la difficulté de l’ouvrage s’imposant, ce dernier avait fini par y renoncer. Il aura fallu attendre le règne de l’empereur Claude et la grande famine qui pesait sur la population romaine pour que ce dernier entreprenne la construction d’un bassin portuaire artificiel de 80 hectares. Ainsi, les travaux du port de Claude débutèrent en 42 après J.C., dotant ainsi la capitale romaine, de son premier port véritable. Lequel cependant, ne pouvant abriter l’ensemble des navires, fut complété par un second bassin de 35 hectares construit entre 100 et 112 après J.C., sous le règne de Trajan.

Une inconnue subsiste quant à la vingtaine d’années qui se sont écoulées entre l’abandon du port d’Ostie et l’édification de celui de Portus. Toute cette période durant, comment Rome, dont la population n’avait de cesse de croître, s’alimentait-elle en blé ? (avec AFP) 

Légende photo

Vue aérienne d'Ostie montrant la rive gauche de l'embouchure du Tibre où fut découvert le plus ancien port antique - © Photo Ra Boe - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0

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