La galerie Nathalie Obadia expose Albert Oehlen

Par Léa Bismuth · lejournaldesarts.fr

Le 9 novembre 2011 - 660 mots

PARIS [09.11.11] – La galerie Nathalie Obadia présente jusqu’au 17 décembre 2011 un ensemble de peintures du peintre allemand Albert Oehlen (né en 1954) qui a annoncé qu’il rejoignait la galerie Gagosian.

Après son succès remarqué à la foire londonienne Frieze, l’artiste allemand Albert Oehlen a fait encore parler de lui à la Fiac, en annonçant qu’il ralliait les rangs de la galerie Gagosian. L’artiste continuera, du moins pour le moment, à être représenté en France par la galerie Nathalie Obadia qui l’expose depuis 1997. Selon cette dernière : « c’est une situation complexe, mais, concernant les ventes, nous allons agir au cas par cas dans les pays européens, d’autant qu’une exposition à la Gagosian Gallery de New-York n’est pas prévue avant l’automne 2012 ». Albert Oehlen était néanmoins présent à la Fiac, sur le stand de la galerie Nathalie Obadia avec FM 47, une grande toile de 2011, montrée très récemment au Carré d’Art de Nîmes dans une exposition personnelle, et vendue 130 000 euros à un collectionneur européen. Dans la même Fiac, la galerie berlinoise Max Hetzler présentait une toile de 2011, mise en vente 225 000 euros.

Dans le même temps, la galerie Nathalie Obadia propose jusqu’au 17 décembre la 5e exposition personnelle du peintre dans la galerie. Celui-ci y montre cinq tableaux appartenant à la série Conduction, réalisés entre 2009 et 2011. Ces toiles, dans le sillage des Computer Paintings, sont entièrement exécutées en noir et blanc, au fusain et à l’acrylique, de manière beaucoup plus sobre que les toiles fougueuses et gestuelles auxquelles nous avait habitué l’artiste depuis les années 1980. La peinture n’est plus ici un champ de bataille, mais bien plus un plan d’une blancheur immaculée, sur lequel s’agencent des lignes et des points, pour paraphraser Kandinsky : l’espace, vibratile et musical, s’organise autour de portées musicales courbées, de jeux sur les motifs faisant penser à l’Art Nouveau. De moyen et grand format, ces peintures ont toutes été vendues par la galerie en une dizaine de jours, entre le vernissage de l’exposition et la Fiac : de 180 000 à 300 000 euros. Dix petits dessins de la même série ont également tous été vendus, 11 500 euros chacun. Selon Nathalie Obadia, Albert Oehlen est « un artiste stable, hors des modes spéculatives, dont la cote évolue très régulièrement et qui a une carrière par étape ». Ainsi, ses peintures se vendaient en moyenne entre 5 000 et 15 000 euros dans les années 1990 et entre 20 000 et 60 000 euros au début des années 2000.

Albert Oehlen est un artiste à la fois reconnu par le marché et par les institutions culturelles : il avait ainsi été exposé au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 2009, ou encore cet été au Carré d’Art de Nîmes. A cette occasion, ces deux institutions ont acquis des œuvres du peintre. Albert Oehlen est dans les collections de plusieurs autres centres d’art français (le FNAC, le FRAC Auvergne, ou encore le FRAC Ile-de-France), européens (Museo Reina Sofia de Madrid) ou encore américains, comme le MoMA de New York. Cependant, alors que sa cote ne cesse de grimper, l’artiste n’est pas encore entré dans la collection du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, malgré plusieurs tentatives de la part de certains conservateurs du musée, attestant peut-être d’une volonté craintive de ne pas s’emballer face au succès de la scène allemande d’après-guerre. Dans les prochains mois, un moment de spéculation est sans doute à prévoir dans les salles de vente à cause de la médiatisation de son arrivée dans la Gagosian Gallery. Le record mondial en salle de vente pour Albert Oehlen est aujourd’hui de 441 000 euros (Christie’s à Londres le 14 octobre 2011). Comparée à la cote de ses maîtres Sigmar Polke (dont une toile peut atteindre 6,5 millions d’euros) ou Gerhard Richter (12 millions d’euros) ; ou encore à celle de son condisciple Martin Kippenberger (dont le record avoisine les 3 millions d’euros), celle d’Albert Oehlen est encore sous-évaluée.

Légende photo

Vue des espaces d'exposition de la Galerie Nathalie Obadia, Paris - © photo Anne-Laure Buffard - 2007 - Licence CC BY-SA 3.0

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