Quand la Chine s’éveille

Le Journal des Arts

Le 14 avril 2000 - 503 mots

Bien que certains commentateurs recommandent la prudence dès qu’il s’agit de la « nouvelle économie » chinoise, les entrepreneurs de l’e-commerce continuent leur course effrénée. Une fournée de galeries virtuelles spécialisées en art contemporain chinois a récemment été créée en Chine continentale ; elles se battent pour présenter un ensemble assez restreint d’œuvres d’art de qualité.

PÉKIN - Alors qu’un site indépendant a commencé à prendre en compte le problème de la protection du patrimoine culturel chinois, la première vente d’art aux enchères en ligne jamais organisée en Chine a eu lieu début mars. C’est à deux sociétés chinoises de renom que revient l’initiative de cette première. Le site de vente sparkice.com, basé à Pékin, est un pionnier dans la course à l’essor de l’Internet en Chine, et Clubciti.com – branche asiatique de la société américaine Clubciti – fournit l’infrastructure nécessaire à l’e-commerce et aux enchères en ligne. Sparkice.com dirige la plus grande chaîne chinoise de cybercafés, qui lui servent de plates-formes d’exposition pour assurer la promotion des produits proposés à la vente : des peintures traditionnelles aux lavis d’encre exécutées par des artistes renommés de Chine continentale. Les œuvres sont présentées avant la vente sur trois sites web chinois – www.sparkice.com.cn, www.ec123.net et www.clubciti.com.cn – et les enchères se déroulent sur le site de Clubciti. La livraison des œuvres est gratuite pour les acheteurs résidant à Pékin et dans les environs.

Clubciti.com bénéficie actuellement de son statut de précurseur, qui lui permet de monnayer son savoir-faire en matière d’infrastructure de sites web consacrés aux ventes aux enchères. Si les maisons de vente traditionnelles chinoises décident de vendre en ligne, nul doute qu’elles devront s’associer à un site comparable à clubciti.com. Tandis que les ventes aux enchères se développent à grande vitesse sur l’Internet, le réseau a encore à faire ses preuves dans la lutte mondiale contre le pillage d’œuvres d’art. Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Le premier site chinois à avoir pris ce type d’initiative est www.culturalheritagewatch.org (surveillance du patrimoine culturel), créé en janvier 2000, qui a pour fonction de protéger le patrimoine culturel du pays en repérant les destructions, les fouilles illicites et les trafics d’œuvres d’art. Comme la plupart des sites de ce genre – le Museum Security Network dirigé par l’infatigable Ton Cremers vient immédiatement à l’esprit –, l’initiative chinoise est la réalisation d’un seul homme, He Shuzhong, expert juridique et médiateur international pour le Bureau d’État des biens culturels chinois. Conscient de l’ampleur du problème des pillages et irrité par le manque de stratégie cohérente pour faire face à ce fléau, il a développé son site web en anglais, sans soutien officiel ni aide de la part de ses collègues de travail du Bureau des biens culturels.

Tout comme son homologue allemand, le Museum Security Network qui, signalons-le, assiste He Shuzhong dans la conception de son site web et le téléchargement de documents, le site de la Cultural Heritage Watch propose de nombreuses informations sur l’actualité des musées chinois, ainsi qu’en matière de patrimoine et d’archéologie.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Quand la Chine s’éveille

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