Art et cinéma

En sortant de l’ombre les chronophotographies d’Étienne-Jules Marey, l’Espace Electra et la Cinémathèque française ouvrent la malle aux trésors du XXe siècle. Préfiguré dans les saccades primitives des « films » du physiologiste, le cinéma ne cessera dès lors d’attirer les artistes, à mesure qu’il gagnera en célérité. À la vue des installations de Douglas Gordon, présentées au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, l’heure semble pourtant au ralentissement. Mais la simple autopsie d’une mémoire collective, véhiculée de salles obscures en télévisions, ne paraît plus suffire à l’artiste, qui, à l’instar de Philippe Parreno ou Pierre Huyghe, rêve d’inscrire son nom au générique d’un long métrage. Michael Snow semble, lui, peu concerné par la machine hollywoodienne. Son exposition de photographies au CNP est l’occasion d’un coup de projecteur sur le cinéma expérimental, domaine de prédilection du Canadien. Depuis un siècle, cette pratique poursuit l’exploration libératoire d’un 7e art souvent cantonné dans son rôle de divertissement. Enfin, l’actualité fait aussi le siège de la troisième édition du Pavillon des Antiquaires à Paris.