Disparition du peintre marocain Farid Belkahia

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 1 octobre 2014 - 461 mots

MARRAKECH (MAROC) [01.10.14] – Farid Belkahia s’est éteint le 25 septembre 2014 à 79 ans. Il était une grande figure de l’art contemporain marocain.

Alors que se prépare une grande exposition d’art contemporain marocain à l’Institut du monde arabe de Paris, le peintre Farid Belkahia est décédé le 25 septembre 2014 à Marrakech, après une longue lutte contre la maladie. Il était un personnage clef de l’art marocain et africain actuel.

Après s’être éloigné de son art figuratif des années 1950, il a utilisé diverses techniques comme le cuivre martelé dans les années 1970, la lithographie ou la gravure. Il est surtout célèbre pour ses œuvres qui juxtaposent des motifs stylisés et géométriques évoquant plutôt l’art du XXe siècle européen, notamment Paul Klee, et des supports et techniques caractéristiques de l’art africain comme la peau teintée de pigments naturels tels que le henné, l’écorce de grenade, le safran ou bleu de méthylène.

Farid Belkahia est né en 1934 à Marrakech. Il a suivi sa première formation artistique à l’Ecole des beaux-arts de Paris à partir de 1954. De 1959 à 1962, il a étudié la scénographie à l’Institut du Théâtre de Prague puis entre 1965 et 1966 à l’Académie Brera de Milan. Il a été, de 1962 à 1974 directeur de l’Ecole des beaux-arts de Casablanca. Tout au long de sa carrière, il a exposé au Maroc et dans le monde, par exemple à Copenhague, Genève, Paris et à Bruxelles en 2000. Il a également travaillé en tant qu’illustrateur, notamment pour des recueils de poèmes comme L’Enfant de cendres de Salah Stétié, Le Rêve de Samarkand d’Abdelwahab Meddeb, ou encore Paroles de nuit de Rajae Benchemsi, avec qui il s’est marié en 1990.

Jack Lang, actuellement président de l’Institut du monde arabe, a déclaré que l’exposition « Le Maroc contemporain » qui sera inaugurée le 14 octobre 2014, sera ouverte par des œuvres de Farid Belkahia. « Par son ampleur et sa singularité, [son œuvre] est un pont entre l'Afrique et l'Europe », indique-t-il dans le quotidien marocain Le Matin.

Le Musée national d’art moderne du Centre Georges Pompidou avait, cette année, acquis une des œuvres de l'artiste, Hommage à Gaston Bachelard, intégrée dans le parcours de l’exposition « Modernités plurielles ». Plusieurs de ses œuvres sont conservées au Musée du Quai Branly et à l’Institut du monde arabe. Ce type d’échange avec la France était cher à l’artiste, qui s’était exprimé à ce sujet : « Cette politique d'acquisition d'œuvres d'artistes du Maghreb aurait dû être mise en place plus tôt eu égard aux relations privilégiées entre le Maroc et la France. Il est important que la rive sud de la Méditerranée, avec ses spécificités culturelles, soit représentée dans des musées de cet ordre », rapporte le quotidien marocain Aujourd’hui.

Légende photo

Farid Belkahia devant son projet de sculpture pour le Mathaf à Doha (Qatar) - www.atelier21.ma / www.faridbelkahia.com

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