Centre d'art

Avenir incertain pour le Parc Saint-Léger

Par Lorraine Lebrun · lejournaldesarts.fr

Le 12 novembre 2020 - 562 mots

POUGUES-LES-EAUX

Le centre d’art occupe un espace que le Département veut céder à la municipalité pour un nouveau projet.

Parc Saint Léger - Centre d'art contemporain. © Parc Saint Léger
Parc Saint Léger - Centre d'art contemporain.
© Parc Saint Léger

Le département de la Nièvre a laissé entendre qu’il souhaitait confier le parc thermal de Pougues-les-Eaux, dont il est propriétaire depuis février 1976, à la Ville. D’une superficie de 8 hectares, le parc de cette ancienne station thermale qui fut en activité durant plus de quatre siècles est un lieu de promenade prisé des riverains. Certains de ces bâtiments, vestiges de la grande époque du thermalisme, accueillent depuis 1998 le Parc Saint-Léger, un centre d’art contemporain qui programme chaque année trois expositions d’artistes contemporains nationaux et internationaux et accueille des artistes en résidence.

Cette annonce s’inscrit dans un contexte où Sylvie Cantrel, la maire nouvellement élue, entend mettre en place un nouveau projet pour cet espace afin de « redonner vie au parc thermal ». Si les détails du projet en question ne sont pas encore connus, cela n’empêche pas le vice-président du conseil départemental délégué à la culture Jean-Louis Balleret d’estimer, dans le Journal du Centre, qu’il est « plus logique que ce parc soit propriété de sa commune. » 

Un centre d’art « en déclin »

La décision du département, qui vient par ailleurs de renouveler la convention d’occupation de 3 ans du parc avec la mairie, met en revanche en difficultés le centre d’art qui devra quitter les anciens bâtiments thermaux qu’il occupe. Ironiquement, c’est le centre d’art qui avait probablement empêché la ruine de ces édifices en les réhabilitant. Le Pavillon des Sources, qui accueille ponctuellement des expositions, a d’ailleurs été inscrit Monument Historique en 2012. 

Jean-Louis Balleret explique que le centre d’art, « en déclin », « vivotait et ne répondait plus aux attentes de rayonnement ». Il évoque notamment les récents problèmes de personnel, qui a progressivement été réduit en passant d’une dizaine à seulement deux salariés aujourd’hui et une gouvernance par intérim depuis que l’ancienne directrice a quitté son poste en septembre dernier, après près d’un an de congé maladie. Le département pointe également un coût important du centre d’art, de l’ordre de 175 000 euros par an – « un luxe pour un département comme la Nièvre ».

Des appréciations qui font réagir Chantal Scotton, l’administratrice du centre d’art, « les difficultés de direction rencontrées ces derniers mois n’ont en aucun cas affecté la qualité de notre programmation. Commissaires et artistes invités participent pleinement du paysage artistique national et international conformément à nos missions. Il n’est qu’à visiter notre site internet. »

Prenant acte de la vente des locaux et du désengagement du Département, elle explique au Journal des Arts rechercher « avec l’appui de la DRAC Bourgogne Franche-Comté, très activement une nouvelle configuration pour le maintien d’un Centre d’art de niveau national (dans le cadre de la labellisation CACIN [Centre d’art contemporain d’intérêt national]) sur notre territoire. » 

Les ponts ne sont pas coupés

Le Parc Saint-Léger est le seul centre d’art contemporain du département. Si celui-ci a exprimé sa volonté de poursuivre ses missions malgré la probable délocalisation, le conseil départemental a également laissé entendre qu’il ne souhaitait pas non plus clore purement et simplement le volet de l’art contemporain nivernais. Jean-Louis Balleret a expliqué que le conseil départemental réfléchissait à un possible rapprochement avec la maison de la culture de Nevers « qui pourrait inclure dans ses activités un volet sensibilisation à l’art contemporain » tout en lançant, en partenariat avec la DRAC, une réflexion sur la recréation d’une structure ailleurs. 

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