Cacophonie autour de la future Maison Bruegel à Bruxelles

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 20 février 2015 - 529 mots

BRUXELLES (BELGIQUE) [20.02.15] – Le projet annoncé en 2013 de l’ouverture d’une « Maison Bruegel » à Bruxelles a été remis en question par la secrétaire d’Etat belge Elke Sleurs. Mais le directeur des Musées royaux des beaux-arts de Belgique, l’institution à l’origine du projet, a démenti ces déclarations, réaffirmant sa volonté d’ouvrir ce nouvel espace d’ici 2019.

La secrétaire d’Etat belge à la Politique scientifique Elke Sleurs a annoncé en février 2015 sa volonté d’écarter, pour des raisons financières, le projet des Musées royaux de Belgique de fonder un nouvel espace dédié au peintre Bruegel l’Ancien, une « Maison Bruegel », à Bruxelles. Quelques heures plus tard, Michel Draguet, le directeur des Musées royaux des beaux-arts de Belgique, a au contraire confirmé le projet qui doit voir le jour pour 2019, rapporte La Libre.

Selon Elke Sleurs, la décision d’une mise en suspens du projet ne lui revient pas et ce sont les Musées royaux qui « n’ont prévu dans leur budget pendant des années que l’argent pour l’entretien du musée, pas pour la rénovation et l’installation du musée ». « Dans la liste de ses priorités remise par le musée, le Musée Bruegel n’y est d’ailleurs pas », poursuit-elle. Michel Draguet riposte dans La Libre, affirmant que « la ministre ne nous a jamais interrogé sur ce projet. Il n’était pas dans la liste de nos cinq priorités car c’est la Régie des Bâtiments qui s’occupe de la rénovation et qu’on ne pouvait indiquer que cinq priorités. Mais le projet demeure ».

Le projet, annoncé en août 2013, prévoyait la rénovation de la « Maison Bruegel », un édifice du XVIe siècle situé au numéro 132 de la rue Haute de la capitale belge. L’ouverture de ce musée, qui avait déjà obtenu le feu vert de l’inspection des finances, était alors programmée pour 2017 et le coût de sa réalisation était estimé à deux millions d’euros. Les cinq œuvres du maître conservées aux Musées royaux de Belgique, L’Adoration des mages, La Chute des anges rebelles, Le Dénombrement de Bethléem, Paysage d’hiver avec patineurs et trappe aux oiseaux ainsi que La Chute d’Icare – dont l’attribution à Bruegel l’Ancien est contestée depuis plusieurs années – resteront quoi qu’il arrive au Oldmasters Museum, et la Maison Bruegel ne possédera pas de collection permanente. Elle devrait proposer des activités en lien avec le peintre, notamment grâce à un équipement multimédia.

Après plusieurs années passées à Anvers, Pieter Bruegel l’Ancien quitta la ville flamande pour Bruxelles vers 1563, où il vécut jusqu’à sa mort en 1569. Aucune preuve n’atteste le fait que le peintre ait réellement résidé au numéro 132 de la rue Haute, mais cet édifice est traditionnellement appelé « Maison Bruegel » par les Bruxellois. Des travaux universitaires pointent toutefois des éléments qui parlent en faveur de cette attribution, démontrant que les poutres de la toiture datent de 1541, soit une vingtaine d’années avant l’arrivé de Bruegel à Bruxelles, et qu’en ces murs s’éteint en 1685 David Teniers III, un peintre descendant de Bruegel l’Ancien.

Les Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles, dont fait partie le Oldmasters Museum, détiennent, derrière Vienne, la seconde plus grande collection de Bruegel l’Ancien.

Légende photo

Rue Haute à Bruxelles, maison Bruegel, dessin de Léon Van Dievoet, 1939 - source Wikimedia - Licence CC BY-SA 4.0 

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