Après 16 ans à la tête du Detroit Institute of Arts, Graham Beal va prendre sa retraite

Par Séverine Petit · lejournaldesarts.fr

Le 13 janvier 2015 - 482 mots

DETROIT (MICHIGAN, ETATS-UNIS) [13.01.15] - L’emblématique directeur du Detroit Institute of Arts, Graham Beal, a annoncé qu’il prendrait sa retraite à compter du 30 juin 2015. Au cours de ces seize années passées aux commandes de l’établissement, il a profondément renouvelé la politique culturelle du musée et l’a aidé à traverser de nombreux écueils dans le sillage de la crise financière.

L’infatigable directeur du Detroit Institute of Arts (DIA), Graham Beal, a annoncé jeudi 8 janvier 2015 qu’il prendrait sa retraite le 30 juin prochain. Âgé de 67 ans, l’homme aura passé près de seize ans à la tête de l’institution, dont la transformation et la solidité face aux crises qu’elle a traversées sont aujourd’hui unanimement saluées.

Le passage de Graham Beal à la direction du DIA marquera durablement l’établissement. Ses réussites sont nombreuses, mais la plus importante concerne peut-être l’esprit même du musée dont l’image quelque peu élitiste et hors de propos nuisait terriblement à son dynamisme. Une étude de fréquentation de la fin des années 1990 pointait du doigt ce déficit de sympathie auprès du public. Graham Beal a eu l’intelligence d’entendre les attentes des potentiels visiteurs et a eu à cœur de faire de son musée ce qu’il appelait un « musée du peuple ». « Si nous n’avions pas pu faire revenir ces gens là, nous n’aurions pas pu survivre. »

C’est ainsi que l’ambitieux plan de rénovation du musée, à hauteur de 158 millions de dollars, a été accompagné d’une refonte totale, non seulement de la muséographie, mais surtout des principes directeurs guidant la vie de l’établissement. A travers un accrochage complètement renouvelé à la réouverture de l’institution en 2007, mais également à travers des cartels et des explications moins érudits, plus accessibles, soulignant le lien de l’art avec la vie quotidienne et la mise en valeur d’histoires, le DIA a su toucher et fidéliser un public bien plus large.

Cet ancrage dans le paysage culturel local a certainement été salvateur au plus fort de la crise traversée par la ville de Détroit. De la crise financière en 2008 à la faillite de la ville de Détroit en 2013, Graham Beal a tenu bon face aux menaces grandissantes qui planaient sur les collections du musée. Il a réussi à sortir de l’emprise de la ville et à organiser l’indépendance de l’institution par une politique de financement via un fonds de dotation. Alors que le budget du musée a enfin atteint l’équilibre, l’affaire des bonus que s’étaient accordés certains membres de l’exécutif du musée, remboursés face à l’indignation que cela avait provoqué, a de nouveau mis l’établissement dans l’embarras.

Le nouveau directeur du DIA sera choisi à partir du mois de juillet. Le nom de celui qui succèdera au directeur le plus emblématique du Detroit Institute of Arts depuis William Valentiner, ayant tenu les rênes pendant 20 ans de 1924 à 1945, reste donc pour le moment indéterminé.

Légende photo

Detroit Institute of Arts (DIA) - © Photo Michael Barera - 2011 - Licence CC BY-SA 4.0

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