Restitutions

Œuvres juives spoliées : la tapisserie de Brive, une indemnisation à l'amiable

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 19 avril 2021 - 317 mots

BRIVE-LA-GAILLARDE

Elle faisait l'objet d'une réclamation d'une famille juive spoliée : une tapisserie dans les collections du musée de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) a fait l'objet d'une négociation à l'amiable ayant abouti à une indemnisation, plutôt que d'être restituée.

La tapisserie « L'Odorat », manufacture « Mortlake », XVIIe siècle, 415 x 325 cm. Ville de Brives © Musée Labenche
La tapisserie « L'Odorat », manufacture « Mortlake », XVIIe siècle, 415 x 325 cm.
© Musée Labenche

En 1995, la municipalité de Brive avait acheté légalement pour 660 000 francs (138 000 euros) une tapisserie du XVIIe siècle de la manufacture anglaise « Mortlake » à une galerie parisienne. Elle complétait une collection d'une dizaine d'autres « Mortlake », fierté de son musée municipal, le musée Labenche.

Onze ans plus tard, arrivait un courrier du cabinet d'avocats de Munich Van Trot, demandant au musée d'enquêter. Cette tapisserie ressemblait à une œuvre achetée en 1936 à vil prix à la famille Drey à Munich. De longues et complexes recherches ont montré qu'elle était passée par trois maisons de vente et des propriétaires privés entre 1936 et 1995.

David Zivie, chef de la mission du ministère de la culture sur les spoliations, « nous a demandé fin 2020 d'engager une négociation avec le cabinet Van Trot. Il n'y avait pas demande de restitution mais d'une solution à l'amiable. Les élus étaient à l'unanimité pour dédommager les ayant-droit », raconte à l'AFP le directeur du Musée Labenche, Vincent Rigau-Jourjon.

Au terme d'un « protocole transactionnel » signé le 15 janvier, 140 000 euros ont été débloqués, correspondant au prix d'achat de 1995. « Un geste fort de la ville du résistant Edmond Michelet et une somme bien au dessus du budget du musée », note le directeur.

Ce musée travaille à des cartels pour expliquer ce qu'est la spoliation, sur cette tapisserie et sur cinq œuvres spoliées en dépôt classées MNR (musées nationaux récupération).

« C'est un exemple de coopération entre un musée, une famille spoliée et la Mission », a salué David Zivie. Ainsi cette « solution juste et équitable » a permis à la ville de garder la tapisserie et d'éviter une procédure législative de restitution.

Cet article a été publié par l'AFP le 17 avril 2021.

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