PORTRAIT

Catherine Pégard : Dernier mandat à Versailles

Présidente de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 18 septembre 2019 - 535 mots

VERSAILLES

1954 Naissance au Havre. Fille d’un capitaine au long cours, Catherine Pégard poursuit des études havraises, puis s’inscrit en licence d’histoire à Rouen en 1975, enchaînant les stages dans les rédactions locales. À la fin de ses études d’histoire et de sciences politiques, elle se lance dans le journalisme. Après un premier poste à l’éphémère quotidien national J’informe, dont la parution ne dure que trois mois, la journaliste est embauchée au Quotidien de Paris par Philippe Tesson en 1978.

1982 Catherine Pégard entre au service politique du magazine Le Point. Elle se spécialise dans le suivi de la droite parlementaire. Sa trajectoire professionnelle croise celle du jeune maire de Neuilly Nicolas Sarkozy, sur lequel elle écrit dès ses premiers pas de journaliste. La jeune femme va rester au Point durant vingt-cinq ans, gravissant peu à peu les échelons. Elle quitte l’hebdomadaire en 2007, alors qu’elle en est devenue rédactrice en chef du service politique. « Ces vingt-cinq ans ont passé très vite. Quand je suis partie, j’étais l’armoire normande dans un coin du journal », confie-t-elle au Monde en 2012.

2007 Catherine Pégard choisit de traverser le miroir pour devenir conseillère de Nicolas Sarkozy, fraîchement élu président de la République. Celle qui avait suivi sa campagne de 2007 pour Le Point choisi d’accompagner le candidat à l’Élysée, une décision qui divise dans la profession. Au Palais, elle occupe une position stratégique, nommée par deux fois, en 2007 puis en 2008, conseillère du président. Tout à la fois conseillère médiatique, culturelle, politique, ses compétences et sa connaissance du monde politique, de droite comme de gauche, en font une collaboratrice centrale selon les observateurs politiques.

2011 Sa nomination à la tête de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles fait l’effet d’une petite bombe dans le monde culturel et muséal. La conseillère, qui selon certains, aurait perdu en influence à l’Élysée, semble « parachutée » à un poste pour lequel elle n’a ni la formation ni l’expérience. Surtout, elle succède à Jean-Jacques Aillagon, auquel un nouveau mandat a été refusé en raison de la règle de la limite d’âge dans la fonction publique. Malgré la polémique et les tribunes qui s’enchaînent, la nouvelle présidente prend les rênes de Versailles, alors en plein travaux de rénovation.

2016 Après un mandat de cinq ans, Catherine Pégard est renouvelée par un président socialiste. Son bilan n’est pas étranger à la décision de François Hollande. À la tête du Château, épaulée par une équipe solide et professionnelle, elle a poursuivi le schéma directeur de l’établissement, malgré la réduction des crédits d’investissement de l’État. En rééchelonnant le chantier et en développant les actions de mécénat, Catherine Pégard est parvenue à ouvrir 6 000 mètres carrés de salles supplémentaires, dans la ligne tracée par ses prédécesseurs.

2019 Elle est nommée pour un troisième mandat par un troisième président. Annoncée en avance fin juillet, cette décision étonne : âgée de 65 ans, elle devrait quitter son poste avant 2022, atteinte par la limite d’âge, si aucune dérogation n’est mise en place. Mais Catherine Pégard devrait rester en poste jusqu’à l’achèvement du chantier de restauration de la chapelle royale, prévu en 2021. Il sera alors temps d’ouvrir la succession de ce poste hautement régalien.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°529 du 20 septembre 2019, avec le titre suivant : Catherine Pégard, présidente de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles : Dernier mandat à Versailles

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