Béton ! - Vhils

Plasticien - À tout juste 27 ans, on donnerait sans hésiter à Alexandre Farto quelques années de plus. Il faut dire qu’il a déjà derrière lui un long parcours artistique. Connu dans le milieu du street art sous le pseudonyme de Vhils, l’artiste portugais a fait ses premières armes dans la rue à 13 ans, une bombe aérosol à la main. Les murs de Seixal, dans la banlieue de Lisbonne, hésitent alors entre les azulejos, les fresques politiques laissées par la Révolution des œillets et la litanie des logos franchisés. Quand à 17 ans le jeune homme délaisse le writing pour une approche plus contextuelle et grand public de l’espace urbain, il assimile donc ce maelström visuel en adoptant les outils du BTP : appliquant au street art les procédés de la gravure, Vhils crée par soustraction et compose ses portraits en creux à coups de marteau piqueur, de ciseaux et même d’explosifs. L’originalité du procédé vaut très vite à Alexandre Farto une reconnaissance internationale. En 2008, le pochoiriste anglais Banksy l’invite à participer au Cans Festival à Londres, qui rassemble la crème du street art dans un tunnel désaffecté. L’événement achève de faire connaître l’artiste : lui succède une série ininterrompue de commandes et d’expositions à travers le monde. Pour Vhils, c’est l’occasion de découvrir d’autres signes urbains et d’élargir son travail à de nouveaux supports, vidéos, polystyrène sculpté… « Nous sommes faits de ce qui nous entoure », explique celui qui présente ses portraits à l’acide sur plaque métal à la Galerie Magda Danysz.