Sophie Makariou nommée à la direction scientifique de l’agence en charge d’Al-Ula

La conservatrice orientaliste Sophie Makariou, précédemment présidente du Musée national des Arts asiatiques (ou musée Guimet) vient d’être nommée au poste de directrice scientifique de l’Agence française pour le développement d’Al-Ula (AFALULA). Elle succède à Jean-François Charnier qui à la suite de « l'affaire France Muséums » et le Louvre Abu Dhabi avait dû quitter ses fonctions en septembre 2022. 

L’AFALULA a été créée à Paris en juillet 2018, des suites d’un accord intergouvernemental entre la France et l’Arabie Saoudite. Son objectif est d’accompagner le développement économique et touristique de la région d’Al-Ula dans le nord-ouest de l’Arabie Saoudite. L’agence a pour mission de mobiliser l’ensemble des savoir-faire et de l’expertise français dans les domaines de l’archéologie, muséographie, architecture, urbanisme, tourisme, hôtellerie, éducation, agriculture, botanique et gestion durable des ressources naturelles.

Le site d'Al-Ula, fait l'objet d'un partenariat scientifique de longue date entre la France et l'Arabie saoudite. Il abrite les vestiges de la cité nabatéenne d'Hégra, réunissant une centaine de tombes sculptées dans la roche et classées à l'Unesco en 2008. Les Nabatéens étaient un peuple arabe de l’antiquité, célèbre pour ses constructions architecturales, ses temples et ses tombeaux : les plus connus d’entre eux sont ceux de Pétra en Jordanie, l’ancienne capitale du Royaume nabatéen – qui a prospéré du IVe siècle avant J.-C. jusqu’à son annexion par l’Empire romain en 106 apr. J.-C. 

Fouillé depuis 2002 par une mission archéologique française, la zone d’Al-Ula est un parc naturel, archéologique et culturel dont la superficie est équivalente à celle de la Belgique. Il est appelé à devenir un gigantesque site touristique à horizon 2030, qui devrait compter 8 500 chambres d'hôtels et accueillir 2 millions de visiteurs par an.

Sophie Makariou est conservatrice générale du patrimoine. Formée à l’École du Louvre, à l’Institut national des langues et civilisation orientales (INALCO) et à l’EHESS, elle est spécialiste de l’Orient islamique. À l’issue de sa formation de conservateur, elle intègre le département des antiquités orientales du Musée du Louvre en 1994. Chargée en 2001 de concevoir le projet qui aboutira à l’inauguration en 2012 du département des arts de l’Islam, dont elle a été la directrice, elle a ensuite été la présidente du musée national des arts asiatiques - Guimet de 2013 à 2022, qu’elle quitte au terme de ses trois mandats. Yannick Lintz a pris sa succession.