Musées parisiens : un bilan 2019 meilleur que prévu

Paris. Entre un début d’année marqué par les manifestations des « gilets jaunes », l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris et un mois de décembre paralysé par les grèves dans les transports, la fréquentation des musées parisiens pour l’année 2019 aurait pu être très perturbée, voire catastrophique. Stimulés par une programmation culturelle toujours plus riche, les musées de la capitale ont pourtant globalement bien résisté, quand le climat social aurait pu éloigner les visiteurs de leurs collections et de leurs expositions.

Si le Musée du Louvre, arpenté par 9,6 millions de visiteurs cette année, ne parvient pas à égaler son record mondial de l’année précédente (10,2 millions), il passe pour la troisième fois de son histoire la barre des 9,5 millions de visiteurs. Malgré les désagréments causés par le déménagement de La Joconde à l’été, le musée, fréquenté par 75 % de touristes étrangers, n’est que peu affecté par la conjoncture de 2019. L’exposition « Léonard de Vinci », qui s’achève le 24 février, devrait conforter sa place en 2020.

De l’autre côté de la Seine, le Musée d’Orsay signe un record historique de fréquentation, avec 3,6 millions de visiteurs. L’Orangerie, institution sœur, a aussi le sourire pour avoir accueilli plus de 1 million de visiteurs pour la deuxième année consécutive. À Orsay, cette augmentation de plus de 11 % s’explique par le succès rencontré par « Le modèle noir » : l’exposition a attiré plus de 500 000 visiteurs. « La riche programmation culturelle mise en place autour de ce projet a diversifié encore davantage son public », souligne le musée.

Le Musée du quai Branly-Jacques Chirac a, lui, souffert, outre des grèves et des manifestations, des travaux sur la ligne et la station de RER desservant le musée. « Seulement » 1,11 million de visiteurs en 2019, contre 1,26 en 2018. Et ce malgré la gratuité offerte en hommage à Jacques Chirac disparu à l’automne, qui a permis à 115 000 visiteurs en deux semaines de venir au musée.

Au Centre Pompidou, 3,3 millions de visiteurs ont fréquenté activités, expositions et collections. Une baisse de 7 % par rapport à 2018 que l’institution explique « essentiellement par les perturbations liées aux mouvements sociaux et aux difficultés dans les transports parisiens qui ont contraint le Centre Pompidou à réduire ses horaires ».

2019 ne restera pas comme l’un des meilleurs crus pour un Grand Palais sur le parcours des « gilets jaunes » lors des manifestations du début de l’année, avec 1 075 187 visiteurs pour les expositions produites par la Réunion de musées nationaux-Grand Palais. En face, le Petit Palais est l’institution la plus touchée par les grèves et les manifestations, avec une baisse de près de 20 % de sa fréquentation. Après une année 2018 record, le musée attire tout de même 950 000 visiteurs et conforte sa position de vaisseau amiral de Paris Musées.

L’année écoulée est encore une année de transition pour les musées de la Ville de Paris, avec le Musée Carnavalet fermé et le Musée d’art moderne de Paris fermé une partie de l’année. Le chantier des rénovations partielles ou complètes se terminera à la fin de l’année 2020. On peut d’ores et déjà relever le succès des travaux effectués aux Catacombes de Paris, qui enregistrent une fréquentation de 600 000 visiteurs, palliant la fermeture, depuis l’incendie de la cathédrale, de la crypte archéologique de l’île de la Cité. Au total, Paris Musées a accueilli près de 3 millions de visiteurs, dont 500 000 entrées pour les expositions en tournée à l’étranger.

Le Musée de l’armée, dont le public est composé à 72 % de visiteurs étrangers, n’a lui non plus pas été affecté par les grèves et manifestations. Avec 1,2 million de visiteurs (plus 3,6 % par rapport à 2018), il se place parmi les grands musées parisiens.

Enfin, l’engouement pour les musées de sciences ne se dément pas, à voir les chiffres insolents d’Universcience. Avec 3,37 millions de visiteurs (*) à la Cité des sciences et de l’industrie et 544 000 au Palais de la découverte, 2019 est la meilleure année de l’établissement depuis sa création en 2010. Un bon signal avant la fermeture pour travaux du Palais de la découverte en août.