Mécénat - Musée

Les bons comptes de la Société des Amis du Louvre

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 6 mai 2019 - 523 mots

PARIS

L’association qui tient son assemblée générale le 7 mai annonce un budget d’acquisition important pour 2019.

Domenico Ghirlandaio (1449-1494), L’Apparition du Christ à la Vierge (c. 1490), technique mixte, panneau de peuplier, or, 45 x 41,5 cm.
Domenico Ghirlandaio (1449-1494), L’Apparition du Christ à la Vierge (c. 1490), technique mixte, panneau de peuplier, or, 45 x 41,5 cm.

2019 devrait être encore une belle année pour l’enrichissement des collections du Louvre grâce au financement de la Société des amis. Après l’acquisition (pour 280 000 €) d’un dessin du Maître de Flore, un artiste de l’école de Fontainebleau actif à partir de 1550, la Société des amis vient d’annoncer l’achat d’un panneau de retable de Ghirlandaio pour 750 000 €. Deux autres panneaux (une nativité et une résurrection) se trouvent respectivement à la Pinacothèque Vaticane et au Statens Museum for Kunst de Copenhague. Le Louvre avait un œil sur ce tableau qui représente l’apparition du Christ à la Vierge (vers 1490), lorsqu’il était en France sous une autre attribution. Il a été acquis auprès d’une galerie londonienne.

« Mais ce n’est pas tout, nous nous préparons à un achat spectaculaire en cours de discussion », révèle Sébastien Fumaroli, le directeur délégué des Amis, « qui devrait porter le budget 2019 à près de 5 M€ ». En 2017 déjà, la société présidée par Louis-Antoine Prat, avait largement ouvert les cordons de sa bourse pour financer (3,5 M€) l’achat de Mars quittant les Armes, un bronze XVIIe de Michel Anguier. Cette année-là, le budget était monté à 5,8 M€, alors qu’il était de 1,2 M€ en 2016 et qu’il redescendra à 1,8 M€ en 2018. Un montant comparable au budget d’acquisition du musée.

Cette variation importante dans les budgets s’explique par une source de financement moins connue et plus aléatoire que les cotisations des membres (environ 4,5 M€ par an) : les legs.  Ils étaient de 2,4 M€ en 2017 et de 1,6 M€ en 2018, pour un total de 12 M€ sur les douze dernières années. « Nous avons des liens quasi familiaux avec beaucoup de nos membres » précise le directeur délégué, « c’est ce qui explique que certains d’entre eux sont généreux dans leurs dernières volontés ».  

De même que les achats ne se cantonnent plus depuis longtemps aux primitifs français et qu’ils concernent tous les départements du musées, l’aide des Amis ne se limite pas aux acquisitions. Outre un reversement forfaitaire de plus de 600 000 € au musée, la Société finance dans le cadre de ce qu’elle appelle du « mécénat », les publications du Louvre, des restaurations d’œuvres et de salles et même des fouilles, comme c’est le cas à Gabies en Italie.

Ces chiffres à faire pâlir d’envie tous les musées du monde, reposent cependant en grande partie sur la capacité à maintenir le nombre -élevé- d’adhérents. Après un plus haut à 70 000 membres lors de la réouverture du Grand Louvre, leur nombre oscille aujourd’hui autour de 60 000. L’enjeu est à la fois de maintenir un fort taux de renouvellement, tout en recrutant de jeunes adhérents pour compenser la disparition naturelle des plus vieux membres. Les 18-30 ans représentent aujourd’hui moins de 10 % des membres. Et même s’ils ont progressé de 6 % en 2018, il va falloir être très inventif dans l’offre et les outils de communication pour attirer cette tranche d’âge. Une problématique qui ressemble beaucoup à celle de la presse.
 

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