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Le musée de la basilique Notre-Dame de la Garde ferme ses portes

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 3 mai 2019 - 351 mots

MARSEILLE

Le musée payant n’a pas réussi à attirer les visiteurs, malgré les deux millions de personnes qui entrent dans la basilique.

Une salle du musée de Notre-Dame de la Garde © Photo Notre-Dame de la Garde
Une salle du musée de Notre-Dame de la Garde.
© Photo Notre-Dame de la Garde

« Un passage désormais incontournable lorsque l’on vient à Notre-Dame de la Garde », tel était l’ambition du musée affichée sur son site web. La dure réalité des chiffres raconte une autre histoire : le musée ouvert en 2013 accueille 8 000 visiteurs par an, sur les deux millions de personnes qui gravissent les escaliers de la « Bonne Mère » chaque année. Cette faible fréquentation a eu raison du musée qui va fermer le mois prochain. 

Ouvert en 2013, lorsque Marseille est capitale européenne de la culture, le musée de la basilique affiche alors des objectifs ambitieux : 100 000 visiteurs par an. Puisant dans les collections de la basilique, le musée présente des ex-voto et des objets cérémoniels pour raconter l’histoire de cette église du XIXe siècle et des édifices qui l’ont précédée sur ce piton surplombant le vieux port.

La faible fréquentation peut s’expliquer par la gratuité traditionnelle du patrimoine religieux en France. C’est une des raisons avancées par Frédéric Proal, président de l’association du domaine Notre-Dame de la Garde, dans les colonnes du Figaro

En France, églises et cathédrales sont librement accessibles, et seule la visite de certaines parties (tours, trésors, cryptes) nécessite un billet d’entrée que peu de visiteurs achètent.  A Notre-Dame de Paris, sur 13 millions de visiteurs, seulement 200 000 payent pour visiter les tours.

Dans les autres pays européens, les pratiques sont différentes, au Nord comme au Sud. En Espagne, au Portugal ou en Italie, l’entrée des églises est souvent payante. En Allemagne et au Royaume-Uni, les édifices religieux d’intérêt touristique sont également payants : il faut compter une vingtaine d’euros pour faire le tour de l’abbaye de Westminster (Londres) ou 7 euros pour entrer dans la cathédrale de Burgos en Espagne.

En France la position de l’Eglise est ferme : lorsque l’animateur Stéphane Bern avait évoqué la possibilité de monnayer l’entrée du patrimoine religieux en 2017, la conférence des évêques de France avait immédiatement rappelé qu’il s’agit « avant tout de lieux de prière et de culte dont l’accès doit être libre ». 

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