Conflits internationaux

CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

L’onde de choc culturelle de la guerre Israël-Hamas

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 20 octobre 2023 - 486 mots

Les événements récents au Proche-Orient ont des conséquences sur la culture en Europe.

Destruction d'un immeuble lors d'un bombardement israélien dans la bande de Gaza suite à l'attaque du Hamas, octobre 2023. © Wafa, 2023, CC BY-SA 3.0
Destruction d'un immeuble lors d'un bombardement israélien dans la bande de Gaza suite à l'attaque du Hamas, octobre 2023.
Photo Wafa

Proche-Orient. Deux semaines après les terribles attentats terroristes du Hamas, et alors qu’Israël intensifie sa riposte, la violence du conflit contraint les institutions culturelles, en France et à l’étranger, à adapter leur programmation. Dans les musées, plusieurs événements liés à la Palestine ont été remis en question, notamment à l’Institut du monde arabe (IMA) qui a officiellement « reporté » un concert et plusieurs conférences dans le cadre de sa saison « Palestine ». À Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), la pièce de théâtre du Palestinien Ahmed Tobasi a été déprogrammée le 11 octobre, sur décision de la municipalité qui invoque pour se justifier « un signe d’apaisement et de respect pour toutes les victimes ».

En Allemagne, la cérémonie de remise du prix LiBeratur prévue au Salon du livre de Francfort-sur-le-Main a été annulée par l’association organisatrice – le prix était attribué à la romancière palestinienne Adania Shibli pour Un détail mineur, récit de viols et meurtres perpétrés par des soldats israéliens en 1949 (paru aux éditions Berenberg Verlag). Cette décision a entraîné une vive réaction dans le monde de la littérature et de l’édition. D’autres institutions choisissent de ne rien modifier, comme le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris. Pour son directeur, Paul Salmona : « Notre devise est ne rien changer et ne rien céder. Nous maintenons nos activités, et nous fonctionnons avec une sécurité renforcée. » Idem au Mémorial de la Shoah qui déclare « continuer sa programmation ».

L’Union européenne est le principal soutien financier aux Palestiniens, via l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, mais chaque pays verse des aides au travers de son propre réseau : en 2022, la France a apporté 95 millions d’euros pour l’aide au développement dans les territoires palestiniens, et 3,5 millions pour la coopération culturelle. La France maintient pour l’instant ce financement.

L’Institut français à Gaza  

La France est un acteur culturel important dans les territoires palestiniens et notamment à Gaza, où elle est le seul pays à disposer d’un centre culturel selon le Quai d’Orsay (le British Council a fermé ses portes en 2006). L’Institut français (IF) de Gaza dépend de l’IF Jérusalem qui coiffe plusieurs Instituts (Jérusalem-Ouest, Jérusalem-Est, Ramallah, Gaza, Hébron, et Naplouse jusqu’en 2018). L’IF de Gaza dispense des cours de français à plusieurs dizaines de Gazaouis chaque année. Cet institut est surtout connu pour soutenir les artistes palestiniens de Gaza grâce à des programmes de bourses et résidences. Il n’est pas rare que des œuvres d’artistes palestiniens sortent de Gaza par la voie de la valise diplomatique française, qui permet de contourner les restrictions douanières. La France est par ailleurs un soutien de longue date du projet de « Musée national d’art moderne et contemporain de Palestine », dont les collections sont hébergées à l’IMA dans l’attente d’un terrain et d’un bâtiment dans les Territoires palestiniens.

 

Olympe Lemut

L'Institut français de Gaza. © Institut français
L'Institut français de Gaza.
© Institut français

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°619 du 20 octobre 2023, avec le titre suivant : L’onde de choc culturelle de la guerre Israël-Hamas

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