Tornabuoni Art ouvrira une nouvelle galerie à Londres en 2015

Et de huit ! Grand promoteur de l’art italien d’après-guerre, l’empire Tornabuoni qui comprend déjà sept galeries (cinq en Italie, une en Suisse, une en France) en ouvrira une huitième à Londres en février prochain. Un nouvel espace de 220 m2 situé au 46 de la célèbre Albemarle Street. « A Londres, nous avons beaucoup de collectionneurs, de dealers, nous sommes très sollicités depuis l’Italie, depuis la France » confie le directeur Michele Casamonti. « Et puis j’ai choisi Londres car c’est un centre névralgique du marché de l’art qui offre une ouverture extraordinaire sur les Etats-Unis et sur l’Asie ». Un argument d’autant plus décisif que depuis une dizaine d’années, les artistes italiens des années 50 et 60 suscitent un intérêt international et institutionnel croissant. Le Metropolitan Museum notamment présentera dans trois ans la première rétrospective dans un musée américain de Lucio Fontana, tandis que le Guggenheim de New York prépare pour cette année une grande rétrospective sur Alberto Burri.

« Bien sûr, je ne me vois pas pour autant ouvrir encore d’autres galeries dans le monde car je fais des pas progressifs en fonction de mes moyens » précise le galeriste, « mais le marché de l’art est tellement globalisé qu’une galerie qui veut avoir un rayonnement international doit être suffisamment visible pour que tous les collectionneurs de la planète puissent l’atteindre ». Avec l’Italie comme point d’ancrage dont est originaire son fondateur Roberto Casamonti et son fils Michele, Torbanuoni Art s’est d’abord développé de manière atypique en installant des galeries saisonnières qui proposent des group shows sur les lieux de villégiatures où il est possible de rencontrer de nombreux collectionneurs.

L’espace de Londres, comme celui de Paris, ou comme ceux de Milan et Florence, relève d’une autre logique. Ouvert toute l’année, il se consacrera à des solo shows d’artistes italiens. « Nous n’allons pas modifier notre modèle de fonctionnement mais plutôt l’élargir. » Quant à la question de savoir ce que Tornabuoni va apporter à Londres, Michele Casamonti explique que « cela a un sens d’ouvrir une galerie si, par rapport à une scène culturelle, on apporte quelque chose ». Et de poursuivre « A Londres, comme ce fut le cas à Paris quand je suis arrivé, il manque une galerie qui développe un programme sur plusieurs années exclusivement dédié à l’art italien des années 50 et 60. Un programme qui permette de raconter une histoire de l’art italien plus fragmentée et chaotique que celle que raconte le marché.»

Pour poursuivre la tradition, une rétrospective de Lucio Fontana inaugurera le nouvel espace. Une rétrospective d’Alighiero Boetti suivra à l’automne 2015.