Le 57 métal va être racheté par la branche immobilière de BNP Paribas

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 17 mars 2016 - 466 mots

BOULOGNE-BILLANCOURT (HAUTS-DE-SEINE) [17.03.16] – La mission de médiation sur le devenir du « 57 Métal » confiée en juillet 2014 à Jean-Pierre Duport par Aurélie Filippetti, ministre de la Culture de l’époque, a franchi le 14 mars une étape importante. Conçu par l’architecte Claude Vasconi en 1984, l’édifice était menacé de destruction.

Un projet pour le bâtiment des anciennes usines Renault à Boulogne Billancourt a été présenté par la ville lors d’une réunion publique le 14 mars, en présence de tous les acteurs et de Jean-Pierre Duport, préfet honoraire et ancien directeur de la construction et de l’urbanisme au ministère de l’Equipement. En juillet 2014, ce dernier avait été chargé par Aurélie Filippetti de mener une mission de médiation sur le devenir du 57 Métal qui était menacé de démolition. Conçu par l’architecte Claude Vasconi en 1984 sur les anciens terrains Renault, le bâtiment avait été réaménagé en 2001 par Jacob MacFarlane pour accueillir « Square Com », le centre de communication de Renault jusqu’en 2012.

Au cours de l’été 2015, le promoteur immobilier BNP Paribas Real Estate a signé un accord portant sur l’acquisition du bâtiment et a fait appel à Dominique Perrault, grand prix national d’architecture, pour « imaginer un projet de réutilisation respectueux de l’architecture de ce bâtiment, répondant de façon équilibrée aux différents enjeux du site ».

En 2011, après la cession du 57 Métal à un fonds d’investissement britannique (Europa Capital), 140 personnalités, parmi lesquelles Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Richard Meier, Jacques Herzog et Pierre Meuron, avaient adressé une lettre ouverte à Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture de l’époque pour demander le classement de l’édifice au titre des Monuments historiques afin de le protéger d’une éventuelle destruction. La procédure de classement n’ayant pas abouti, Europa Capital avait déposé en septembre 2013 un permis de démolir, refusé à deux reprises par le maire (UMP) de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet.

En juin 2014, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par Europa Capital, avait suspendu l’arrêté de refus de démolir et ordonné à la mairie de réexaminer la demande. Le 26 juin 2014, un collectif d’architectes avait alors appelé à préserver le site, dans une tribune parue dans Le Monde. Le 9 janvier 2014, le préfet des Hauts-de-Seine avait pris un arrêté demandant à Renault de dépolluer le site.

Il y a 18 mois, le ministère de la Culture et de la Communication estimait que la médiation préfigurait « l’esprit des dispositions en projet dans la future loi relative aux patrimoines culturels pour une meilleure prise en compte du patrimoine architectural et urbain récent dans les processus de transformation du territoire ». Après 18 mois de travail, la mission de médiation « a permis de renouer le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes du projet, en accord avec les ayants droit de l’architecte », a affirmé le ministère.

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Bâtiment « 57 Métal » pour Renault à Boulogne-Billancourt © Photo Laure Vasconi - 1984 - Courtesy Claude Vasconi architecte

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