Découverte exceptionnelle de deux dessins de Cézanne

Par Isabelle Freysselinard · lejournaldesarts.fr

Le 24 février 2015 - 461 mots

PHILADELPHIE (PENNSYLVANIE, ETATS-UNIS) [24.02.15] – La Fondation Barnes a découvert deux dessins de Cézanne au dos de deux aquarelles de l’artiste.

Lors d’une opération de restauration, consistant à enlever un papier brun collé au dos de deux aquarelles de Cézanne (1839-1906) et dont l’acidité risquait de nuire à la conservation des œuvres, Gwenanne Edwards, une restauratrice de papier du Conservation Center for Art and History Artifacts de Philadelphie, a mis au jour deux dessins de Cézanne jusqu’alors inconnus.

Au dos de La Chaîne de l’Etoile, un dessin au crayon et à l’aquarelle, aux couleurs bleu-vert, représente un chemin entre des arbres menant à un puits ou une citerne située à l’arrière-plan. Ce croquis, datant de 1885-1886, comporte deux inscriptions en bas à droite, qui ne sont probablement pas de la main de Cézanne, un « X » et un « non ? », qui indiqueraient que le dessin a été refusé ou remis en cause car inachevé ou invendable.

Le second dessin au crayon, réalisé par Cézanne vers 1900, a été découvert au dos de l’aquarelle Arbres. On y voit une grande maison au premier plan, une ferme plus loin, et, à l’arrière-plan, le Massif de l’Etoile et le Pilon du Roi. D’où il était placé pour dessiner ce croquis, Cézanne pouvait voir la montagne Sainte-Victoire à sa gauche.

Les deux aquarelles La Chaîne de l’Etoile et Arbres avaient été achetées par Albert C. Barnes à Leo Stein en 1921. Les correspondances entre les deux collectionneurs ne font aucune allusion à ces deux dessins et laissent supposer qu’ils ignoraient leur existence.

Ces découvertes sont exceptionnelles car il est rare de trouver encore des œuvres inconnues de Cézanne. Cependant, l’artiste avait pour habitude de travailler sur les deux côtés de ses supports et il existe plusieurs centaines de brouillons de ce genre.

Une conservatrice spécialiste des collections Cézanne et Renoir de la Fondation Barnes, Madame Lucy, explique que l’intérêt de ces découvertes est qu’elles révèlent la manière dont Cézanne travaillait et la façon qu’il avait de « séparer la couleur de la ligne ». Ces deux dessins ont « plus de spontanéité que d’autres. On peut voir comment ils ont été faits et, pour tous ceux qui aiment Cézanne, ces deux dessins méritent d’être vus. », commente-t-elle, d’après le New York Times.

La Fondation Barnes exposera ces deux dessins dans des cadres à double face à partir du 10 avril, quand les restaurations seront finies.

Si Albert C. Barnes (1872-1951) préférait Renoir dont il a acheté 181 œuvres, il a eu une « forte passion » pour Cézanne au début des années 1920. Il aimait « l’aspect brut et dépouillé, l’impression d’un manque d’habileté de ses œuvres, et l’absolue sincérité de l’homme », comme il l’écrivait à Leo Stein dans une lettre.

Légende photo

Fondation Barnes sur le Ben Franklin Parkway à Philadelphie - © Photo Smallbones - 2012 - Licence CC0 1.0 

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