Petit Palais : la Ville de Paris se hâte avec lenteur

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 328 mots

Le petit voisin du Grand Palais, qui abrite le Musée des beaux-arts de Paris, est lui aussi en péril. Sa restauration s’impose et soulève bien des questions quant à son devenir.

En mai 1996, Jean Tibéri annonçait que la restauration du Petit Palais constituerait l’une des priorités culturelles de son mandat. S’il ne fixait pas d’orientation ni de calendrier précis, le maire de la capitale écartait cependant de façon définitive l’idée de réunir le Grand et le Petit Palais en une seule entité vouée aux manifestations et expositions. Il est vrai que cette option impliquait le transfert des collections vers un autre lieu, tels les Grands Moulins de Paris à Tolbiac auxquels la Ville songea un temps. Car le Petit Palais voit lui aussi ses fondations s’enfoncer, ses murs se lézarder, l’eau s’infiltrer dans ce bâtiment qui n’a jamais été conçu pour devenir musée. Un musée au circuit de visite incohérent, aux surfaces d’exposition insuffisantes, et dépourvu de tous services aux visiteurs. Jean Tibéri a décidé le maintien des collections sur place, la restauration de fond en combles du bâti et la poursuite des expositions temporaires, qui obligent actuellement au décrochage des collections permanentes. Pour accomplir ce dessein, il faudra donc procéder à une importante extension, probablement par excavations. Cette opération, impliquant la fermeture du Petit Palais pendant plusieurs années, coûterait au moins 500 millions de francs. Mais le Petit Palais se trouve aujourd’hui dans la même expectative que son grand voisin puisqu’il ne bénéficie d’aucune ligne budgétaire pour 1997, l’essentiel des crédits d’investissement pour les musées étant destiné cette année au chantier du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (60 millions de crédits en 1997). Gilles Chazal, conservateur au Petit Palais qui succédera le 1er mars 1998 à Thérèse Burollet à la direction de l’établissement, devra conduire la réflexion et les études de rénovation sitôt sa prise de fonction. Des crédits d’études pourraient être alloués dès 1998 et le chantier débuter au plus tôt en l’an 2000.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Petit Palais : la Ville de Paris se hâte avec lenteur

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