Patrimoine

Nouvelle-Aquitaine

Saint-Jean-Pied-de-Port, le vieux chemin vers l’Espagne

Par Mathieu Oui · L'ŒIL

Le 22 avril 2024 - 413 mots

Dominée par sa citadelle, la cité médiévale de Saint-Jean-Pied-de-Port (1 580 habitants) est la dernière étape des pèlerins de Saint-Jacques avant de franchir le col de Roncevaux et rejoindre l’Espagne, en quelque sept heures de marche.

Au bureau d’accueil des pèlerins, on vient faire tamponner son credencial, et glaner quelques informations sur la suite du camino. Avec ses maisons à balcons de bois et son clocher de teinte rouge se reflétant dans les eaux de la paisible Nive, Saint-Jean-Pied-de-Port est le parfait endroit pour décompresser. Depuis sa fondation au XIIe siècle, le bourg assume son rôle de carrefour routier et commercial, avec des marchands affluant de toutes parts pour traverser les Pyrénées. La tradition séculaire du marché organisé au bord de la rivière, à l’intérieur de l’enceinte fortifiée et face à l’église Notre-Dame, perdure encore. Les foires gastronomiques réunissent sous le marché couvert, producteurs de jambon, fromage, confiture de cerise noire, miel du pays, vin d’Irouléguy et l’incontournable gâteau basque. Après les emplettes, on prendra le temps d’emprunter les rues pavées, d’admirer ses maisons de grès rose de l’Arradoy, et longer les remparts de fortifications.

une fortification du XVIIe siècle

Militaire, religieux ou civil, le patrimoine architectural compte plusieurs bâtiments classés au titre des monuments historiques ou du patrimoine mondial de l’Unesco. L’église Notre-Dame est le plus important édifice gothique en Pays basque français. Dans la vieille ville, la maison Arcanzola, construite à pans de bois et briques disposées en épis sur un soubassement de pierres, affiche sur son linteau de bois rouge la date de 1510. En 1531 y naquit le bienheureux Jean de Mayorga, jésuite martyrisé au large des Canaries par un corsaire calviniste. La Maison Mansart, constuite au XVIIIe siècle, abrite quant à elle l’hôtel de ville. Des expositions sont régulièrement proposées dans le hall du bâtiment qui accueillait l’été dernier le Parcours d’art contemporain le long du GR 10, avec des œuvres du Frac Nouvelle-Aquitaine, également présentes à la galerie municipale et la ­Prison des évêques. On ne quittera pas Donibane Garazi – nom basque du lieu – sans monter jusqu’à la citadelle qui domine la ville et la Nive de Béhérobie, au sommet de la colline de Mendiguren. Cet exemple rare de fortification bastionnée telle que la concevaient les ingénieurs précurseurs de Vauban fut construit vers 1625-1627, à l’emplacement de l’ancien château médiéval. Depuis les remparts, on mesure le rôle éminemment stratégique de cette place forte tout en appréciant le splendide panorama sur la chaîne des montagnes pyrénéennes.

Y aller
Trajet depuis Paris : 6 heures en TGV jusqu’à Bayonne puis TER.
Où dormir
Hôtel des Pyrénées, à partir de 115 €.Chambres d’hôtes dans des maisons typiques .
À savoir
La Prison des évêques organise des expositions d’art.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Saint-Jean-Pied-de-Port, le vieux chemin vers l’Espagne

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