Nicolas de Bar : Orphée et Eurydice

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 19 février 2014 - 380 mots

Au terme d’une campagne de mécénat réussie, le Musée de Bar-le-Duc s’enrichit d’une œuvre capitale de François Nicolas, peintre barrois du XVIIe siècle, Romain d’adoption, jusque-là absent de ses collections. par Bertrand Dumas.

Nicolas de Bar
Faute de documents sur la jeunesse barroise de François Nicolas, on ne peut que présupposer une formation au sein du giron familial. Son grand-père Claude Le Noir était peintre et par sa mère, Judith, il est le demi-frère de Charles Armand, membre de l’Académie royale de peinture. François Nicolas est mentionné à Rome de 1652 jusqu’à sa mort en 1695. Son mariage avec la fille du peintre Ippolito Leoni, fils d’Otavio, facilite son accès à l’Académie de Saint-Luc, en 1657. Cette ascension lui permet, par la suite, d’obtenir plusieurs commandes importantes pour les églises de Rome. Parmi ses peintures toujours visibles, signalons les décors pour l’église Saint-Antoine-des-Portugais, Sainte-Marie-de-la-Victoire et Saint-Nicolas-des-Lorrains. La réapparition de ce tableau mythologique réajuste la réputation ancienne de « Nicolo di Bar » qui, selon l’érudit lorrain du XVIIIe siècle Dom Calmet, « excelloit surtout à peindre des Vierges ». Rare témoin d’une production à l’origine sans doute abondante, l’Orphée et Eurydice du Musée barrois comble une lacune importante en faisant entrer dans son patrimoine un artiste méconnu et originaire de son territoire.

1654
La date, ajoutée à la signature, en fait la plus ancienne œuvre connue du peintre. Sa découverte permet de mieux cerner l’activité de jeunesse de François Nicolas arrivé à Rome en 1652. Encore marquée par le maniérisme lorrain, la toile atteste déjà d’une assimilation du style romain contemporain, de L’Albane à Nicolas Poussin.

Ovide
Son sujet mythologique prouve que Nicolas de Bar ne fut pas qu’un peintre religieux. Le sujet est tiré des Métamorphoses d’Ovide : Eurydice vient de mourir, mordue par un serpent, le jour de ses noces avec le musicien Orphée. Celui-ci, épouvanté, se précipite au chevet de sa bien-aimée.

66 500 €
Dons de particuliers et dons d’entreprises locales ont permis de réunir la somme demandée par la galerie F. Baulme Fine Arts (Paris) pour l’achat de ce tableau inédit de Nicolas de Bar. Il rejoint ainsi le Musée barrois qui peut, dès lors, se flatter de posséder, avec le Musée lorrain de Nancy, l’un des deux seuls tableaux du peintre dans les collections publiques françaises.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Nicolas de Bar : Orphée et Eurydice

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