Jésus restauré à la cire d’abeille

Le Journal des Arts

Le 4 avril 1997 - 265 mots

Édifiée dans le quartier de Mala Strana sous le règne de l’empereur Rodolphe II, l’église Sainte Marie de la Victoire est non seulement connue pour être le premier exemple d’architecture baroque à Prague, mais aussi pour abriter la statuette en cire de l’Enfant-Jésus. Cet objet de culte, vénéré par les Tchèques, vient d’être restauré.

PRAGUE. Pour la première fois depuis plus de trois siècles, l’Enfant-Jésus de Prague a été restauré à l’aide de techniques artisanales faisant uniquement appel à la cire d’abeilles, dans le respect de l’intégrité de l’œuvre. L’origine de la statuette en cire, haute de 45 cm, est assez mystérieuse. D’auteur inconnu, il semblerait cependant que cet Enfant Jésus donnant la bénédiction se trouvait au XVIe siècle dans la maison de la duchesse espagnole Maria Man­rique de Lara, qui épousa en 1556 un gentilhomme de Bohème, Vratislav di Pernstejn. Donnée en 1628 au couvent des carmes déchaux de l’église Sainte Marie de la Victoire, la précieuse statue de famille devint dès lors un objet de culte et de dévotion, auquel fut associé une série d’événements miraculeux. Pour souligner son essence royale et divine, l’évêque de Prague alla même jusqu’à l’orner d’une couronne, en 1655, acte célébré chaque année par une fête solennelle le jour de l’Ascension. Le couvent fut supprimé en 1784, et l’église donnée à l’Ordre des chevaliers de Malte, mais le culte de l’Enfant-Jésus était encore si vivace, au lendemain de la chute du régime communiste, que l’évêque de Prague a décidé, en 1993, de réinstaller les carmes déchaux à Sainte Marie de la Victoire pour soutenir la ferveur des fidèles.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°35 du 4 avril 1997, avec le titre suivant : Jésus restauré à la cire d’abeille

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