Gênes prend sa revanche

Entretien avec Arnaldo Bagnasco

Elle sera capitale européenne de la culture en 2004

Le Journal des Arts

Le 8 octobre 1999 - 593 mots

Gênes sera, en 2004, capitale européenne de la Culture. Une « revanche », pour Arnaldo Bagnasco, récemment nommé à la tête de la société qui gère le plus grand centre d’expositions de la ville. Il nous expose ici ses projets pour la promotion du Palais ducal et de la capitale de la Ligurie.

GÊNES - Nouveau président de la société Ducale Spa, Arnaldo Bagnasco a pour mission de rénover l’image du Palais ducal, après le changement de gestion qui fait de la municipalité son unique actionnaire. Une première manifestation importante est prévue le 3 décembre, avec l’inauguration de l’exposition “Le Siècle des Génois. Art et splendeurs au Palais des Doges”. Grâce à son exceptionnelle durée de six mois, elle reconstituera l’histoire politique, culturelle et artistique de la République de Gênes, suivant un parcours chronologique divisé en vingt sections.

Quels changements la nouvelle gestion introduira-t-elle au Palais ducal ?
Le Palais ducal devra être l’expression de la culture de Gênes dans sa globalité : un lieu contenant son passé, son présent et son avenir. À certaines occasions, il me semble qu’il a été occupé de façon inadéquate par les organismes publics ; certes, sa nature est polyvalente, mais il ne doit pas tout accueillir. Le Palais doit essentiellement être un lieu où sont organisées des expositions.

À ce propos, est-il prévu d’optimaliser et de différencier les espaces d’exposition ?
Il se pourrait que nous lancions un concours international sur l’utilisation du Palais. Pour ma part, je pense qu’il doit être le site d’accueil privilégié d’événements culturels de qualité, dans ses espaces les plus nobles comme le Salon du Grand Conseil. Un lieu où les arts de la civilisation génoise pourront s’exprimer ; j’imagine des pièces rassemblant les idées et les archives de la culture ligurienne. Les expositions devront évidemment être adaptées à la flexibilité du Palais, qui inclut aussi des activités commerciales.

Dans le cadre de ce projet général, quels sont les programmes des prochaines années ?
Ouvert seulement depuis 1992, le Palais a démontré tout son potentiel avec plusieurs grandes expositions, dont “Van Dyck”. Notre tâche est à présent de raconter l’histoire de Gênes, toutes ces choses fondamentales que cette ville a négligées jusqu’à présent, axée comme elle l’était sur son devenir économique et industriel. “Le Siècle des Génois” nous permettra de le faire de manière exemplaire : cette exposition immense – 500 œuvres, dont 400 provenant de musées internationaux – occupera le Palais tout entier. Elle marquera la première étape d’une “série” historique sur Gênes, dont les épisodes suivants, en 2003 et 2004, seront consacrés à Andrea Doria et à Rubens.

Quels seront les espaces réservés à l’art contemporain ?
Nous sommes en train de monter, avec Achille Bonito Oliva, une exposition sur Francis Bacon, prévue pour octobre 2000. Ensuite, “Voyages en Italie” s’inscrira comme une étape du voyage à travers le grand art italien, et “Gênes/Saint-Pétersbourg” illustrera un autre épisode majeur des relations internationales de la capitale de la Ligurie. Puis une exposition sera consacrée aux séjours de Monet en Ligurie et sur la Côte d’Azur. L’autre nouvelle importante est que la mairie à décidé de confier au Palais ducal la gestion de la Loggia dei Banchi, que nous envisageons de transformer non seulement en haut lieu de rencontres, mais également en espace ouvert à l’art contemporain.

Quel est votre rêve pour 2004, année où Gênes sera capitale de la Culture ?
J’ai toujours lu dans la presse locale que cette ville souhaitait être élue capitale de quelque chose, mais surtout en termes économiques et sportifs, jamais culturels. L’année 2004 sera l’année de la revanche !

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°90 du 8 octobre 1999, avec le titre suivant : Entretien avec Arnaldo Bagnasco

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