Synthèse

Sous la direction de Marí­a Teresa Uriarte, L’Architecture précolombienne en Mésoamérique

Les secrets du serpent à plumes

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 19 janvier 2010 - 487 mots

Les éditions Hazan publient un ouvrage de référence sur l’architecture précolombienne, entre histoire de l’art, urbanisme, archéologie et astronomie

Dans le sillage de l’exposition « Teotihuacan », qui vient tout juste de fermer ses portes au Musée du quai Branly, à Paris, les éditions Hazan ont édité un ouvrage de synthèse sur l’architecture précolombienne en Mésoamérique. Cette étude technique et détaillée des sites les plus fameux, tels Teotihuacan, Tenochtitlan, Palenque, Uxmal ou Monte Alban, témoigne aussi d’une approche anthropologique pour cerner les civilisations et peuples qui y ont vécu. La direction de ce copieux livre d’art a été confiée à María Teresa Uriarte. Directrice de l’Institut de recherches esthétiques de l’université autonome de Mexico, elle avait déjà signé L’Art précolombien en Mésoamérique, chez le même éditeur, en 2003. « Dès le début, notre idée se basait sur le fait que l’architecture doit être vue comme une œuvre d’art et que, pour la comprendre dans sa totalité, il nous fallait aborder son étude selon une approche multidisciplinaire », précise-t-elle en avant-propos. À l’architecture, l’urbanisme et l’histoire de l’art sont ainsi venus s’ajouter d’autres disciplines : l’astronomie, l’archéologie et la linguistique. La multiplicité de ces approches permet d’appréhender l’édifice mésoaméricain dans toute sa complexité.

Analyse savante
Les trois premiers chapitres ont été élaborés à la manière d’une longue introduction donnant les clefs de lecture indispensables pour ne pas passer à côté des nombreuses significations de cette architecture intimement liée à l’homme, son environnement et le cosmos. L’astronome Jesús Galindo Trejo explique ainsi que « les populations mésoaméricaines organisèrent l’espace de manière raffinée, à travers le choix systématique d’intervalles temporels et leur représentation plastique dans les principaux édifices.

Ainsi, leurs ouvrages architecturaux entrèrent en harmonie avec les préceptes divins qui soutenaient leur conception de l’univers ». L’iconographie, abondante, permet de prendre toute la mesure de cette architecture qui se décline en une grande variété de typologies. Chaque chapitre en étudie les principales formes, à commencer par les constructions préolmèques et olmèques. Suivent les études sur le développement architectural dans le Haut Plateau central, sur la manière dont les édifices s’inscrivent dans le paysage de l’immense région appelée Occident ou dans le Nord du Mexique, sur l’architecture préhispanique de la Huastèque, sur les sites des vallées de l’Oaxaca ou encore sur l’architecture maya. Si cela demeure peu visible aujourd’hui, toutes ces structures étaient peintes de couleurs éclatantes (les couleurs correspondaient aux quatre points cardinaux) qui unifiaient en un même ensemble architecture, sculpture et décor. Confiés à différents spécialistes, les chapitres, organisés par zones géographiques, font, en outre, le point sur les recherches et découvertes archéologiques récentes. La dernière partie est consacrée à une analyse pour le moins savante des textes hiéroglyphiques mayas et nahuas. Des plans, schémas, dessins et cartes font, de cette belle édition, un outil scientifique de référence.

Sous la direction de MARÁ?A TERESA URIARTE, L’ARCHITECTURE PRÉCOLOMBIENNE EN MÉSOAMÉRIQUE, éditions Hazan, Paris, 2009, 334 p., 69 euros, ISBN 978-2-7541-0413-5

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°317 du 22 janvier 2010, avec le titre suivant : Sous la direction de MarÁ­a Teresa Uriarte, <em>L’Architecture précolombienne en Mésoamérique</em>

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