L’ONU censure une exposition en Autriche sur pression chinoise

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 28 juillet 2010 - 388 mots

VIENNE (AUTRICHE) [28.07.10] – Des photographies faisant partie d’une exposition de deux artistes canadiens présentée au siège de l’ONU à Vienne ont été retirées après une plainte de la délégation chinoise. Les artistes ont fait part de leur indignation.

Des éléments d’une exposition de deux artistes canadiens, Sandra Bromley et Wallis Kendal, organisée au Centre International de l’ONU à Vienne en Autriche ont été enlevés par les organisateurs après une plainte de la délégation chinoise, a-t-on appris du Globe and Mail.

L’objet de la discorde : deux photographies représentant deux religieuses tibétaines et légendées comme suit : « emprisonnée et battue en prison » et « enfermée comme un adolescent en raison de ses convictions politiques ». Deux commentaires qui n’ont pas été du goût des représentants de la délégation chinoise qui se sont plaints auprès des organisateurs de l’ONU. Les organisateurs décident alors d’enlever les panneaux sur lesquels étaient présentées les photos en prévenant les artistes par simple mail.

Intitulée « The Art of Peace-Making », l’exposition inaugurée le 3 juin dernier comporte trois volets : une sculpture massive faite d’un amas de 7 000 armes à feu désactivées ayant été utilisées lors de conflits mondiaux, une grande fresque avec 114 photos de victimes ou de survivants de violences militaires accompagnées d’un court texte et un tableau noir sur toute la longueur d’un mur sur lequel les visiteurs peuvent laisser un message.

Les artistes Bromley et Kendal, en colère, crient à la « censure » et demandent la remise en place des panneaux, sans quoi le discours de l’exposition perd tout son sens. Les artistes sont d’autant plus choqués que leur installation qui a déjà été présentée en 2000 à Hanovre (Allemagne), puis à l’Exposition du centenaire du Prix Nobel de la Paix à Séoul et en 2001 au siège de l’ONU à New York, n’avait suscité aucune réaction.

Dans une lettre adressée au directeur général de l’Office des Nations Unies à Vienne, Antonio Costa, les artistes ont écrit qu’il était « ironique de constater qu’une institution vouée à la protection des droits de l’homme sacrifiait aussi rapidement la liberté créatrice de l’artiste ». Dans sa réponse, Costa a souligné que son intention n’était aucunement de nuire à l’intégrité de l’œuvre. Pour l’heure, l’ONU n’a fait aucun commentaire sur son intention ou non de réintégrer les panneaux sachant que l’exposition ferme ses portes le 31 juillet prochain.

Légende photo

"Gun Sculpture" - Sandra Bromley, Wallis Kendal © D.R.

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